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En perdant son oreille et son tableau
Le commandant Vicaux opère à la Brigade criminelle à Paris. Il s'ennuie un peu de sa belle, partie travailler pour quelques temps à Berlin. Elle s'appelle Anne et est chargée de retrouver les traces qui permettent d'identifier l'origine et le passage par différents propriétaires d'un tableau, l'idée étant de pouvoir resituer aux véritables héritiers les tableaux volés. Mais son apprentissage semble se finir et son patron lui propose de rentrer sur Paris pour y ouvrir une annexe de son entreprise, chargée des mêmes opérations de recherche. Pendant ce temps le commandant Vicaux se retrouve chargé d'une affaire étrange : un homme riche, qui vivait seul depuis la mort de sa femme, a été retrouvé mort chez lui. Tout porte à croire qu'il a été assassiné. Dès le début les pistes se succèdent car l'homme avait chassé de sa maison sa fille (ou elle est s'enfuie pour fuir un père incestueux) et elle lui en voulait. Son fils, lui, avait été déshérité et chassé car il ne voulait pas reprendre les affaires paternelles et voulait continuer son restaurant (mais son père ne lui a pas fourni quelques subsides au moment où il en aurait eu besoin). Les deux enfants sont autant de coupables possibles. Mais quand on réussit à ouvrir le coffre-fort du défunt, on découvre une étrange photographie. Il s'agit de la représentation d'un tableau inconnu qui aurait été peint conjointement par Van Gogh et Gauguin (ce qui pourrait expliquer que l'assassin ait coupé l'oreille du riche monsieur). Or, ce tableau qui a été vu par le directeur d'Orsay et un célèbre spécialiste de Van Gogh allait aussi être donné par le vieil homme pour déshériter ses enfants (et s'ils étaient au courant, n'auraient-ils pas voulu se venger ?). Cette enquête va permettre à Anne de rejoindre son compagnon et de lui apporter des lumières liées à sa connaissance du peintre.
Troisième roman qui met en jeu à la fois des affaires policières et des aspects artistiques, Le Secret de Van Gogh se concentre autour d'un meurtre mais s'offre des écarts vers la peinture en présentant le séjour de Van Gogh à Arles et ses courtes relations avec Gauguin. La partie liée à cette histoire de l'art est intéressante. Quant au côté polar, il fonctionne de manière classique mais est mené avec soin - pistes, suspects, alibis, nouveaux suspects... Sans être un chef d'œuvre artistique du genre, l'ouvrage d'Éric Mercier s'appuie sur une intrigue bien construite avec des personnages crédibles, des rebondissements habilement amenés, et s'avère intriguant, intéressant et captivant.
Citation
Un homme est étendu sur son lit. Les poignets ligotés. Sa tête repose sur un oreiller. L'odeur âcre de la mort emplit les lieux. Je ne m'y habituerai jamais. Je m'approche et me penche vers la victime. Son oreille gauche a été sectionnée. Étrange.