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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Chloé Royer
Paris : Belfond, mars 2024
368 p. ; 14 x 23 cm
ISBN 978-2-7144-0343-8
Coll. "Noir"
Froid comme la glace et son cœur
Groenland. 1967. Une base américaine sous la glace chargée de se poser en base avancée du monde libre et disposant de missiles nucléaires. Mais suite à un incident (un soldat pris de folie a essayé de faire partir un missile) et au fait que la glace n'est pas assez solide et que le camp pourrait s'écrouler, il est décidé de rapatrier tout le monde. Les rotations font qu'il reste trois hommes pour fermer la base. Lorsque le dernier avion parvient à atterrir, il découvre une affreuse situation : Connor, le mécanicien, a été grièvement brûlé, son visage dévasté et il ne se rappelle de rien. Quant aux deux autres... Stiglitz est retrouvé transformé en morceau de charbon. C'était un savant chargé de maintenir quelques observations sur les soldats (et qui sans doute était aussi chargé d'effectuer des expériences pour provoquer des psychoses sur ses cobayes, ce qui aurait été à l'origine de la folie de plusieurs membres du personnel). Et Carvell, un sous-officier, est retrouvé lui aussi carbonisé. Mais l'armée tente d'étouffer l'affaire, cependant le père de Carvell, lui aussi militaire, avec le grade de général, essaie d'en savoir plus. Carvell, entre deux missions, avait fait un retour au pays pour des accès de folie qu'il attribuait justement à Stiglitz. C'est alors que la CIA s'empare de l'affaire sur fond de traîtrise avec l'ennemi soviétique. Et l'espion aurait été l'un des trois derniers hommes restés sur la base. La CIA fait appel à Jack Miller, un psychiatre réputé dont elle utilise régulièrement les services afin de faire parler le survivant sur ce qui s'est passé sur la base, provoquant cet incendie mortel. Mais le cheminement va être tortueux et les morts vont se multiplier. Une course poursuite s'engage pour comprendre entre le psychiatre, les agents de la CIA et le réseau russe qui détruit toutes les pistes.
Thriller classique, qui revient sur la guerre froide, avec des ennemis qui peuvent se cacher au cœur même de la machine militaro-industriel, comme dans les plus infimes structures villageoises, Projet Iceworm est un roman plein de rebondissements, où le lecteur est estomaqué par les retournements de situation pourtant annoncés (discrètement par l'auteur au cours de la lecture). De plus, par l'analyse psychologique et les différentes témoignages, Simon Mockler parvient à décrire des personnages intéressants et crédibles, jamais manichéens, dans une intrigue classique, éminemment lisible, comme si elle avait été écrite au moment des faits qu'elle raconte, comme un captivant film d'espionnage de la période. Un moment intelligent d'espionnage.
Citation
Jack le hissa en haut des marches sans cesser de lui parler. De lui dire que tout irait bien. De lui expliquer ce qu'ils faisaient, où ils allaient, quand on reviendrait les chercher. N'importe quoi, du moment que ça lui procurait le son d'une voix humaine.