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La Maison des mensonges
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Marion Boclet
Montesson : City, mars 2024
414 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8246-3871-3
Coll. "Best seller"
Home, hopeless, home
Nina, bibliothécaire dans la quarantaine, a un passé complexe, entre un père qui a quitté la maison alors qu'elle était petite, et une adolescente difficile, au cours de laquelle elle s'est entichée d'une vedette rock dont elle a eu un bébé qui n'a pas survécu. Elle aurait pu repartir dans cette vie avec sa rock star si ce dernier n'était pas parti en prison alors qu'un jour où il était sous l'emprise de la drogue, il a poignardé à de nombreuses reprises son autre compagne. Depuis, la jeune femme, victime d'une maladie héréditaire a eu une ménopause très jeune et n'a donc plus pu avoir d'enfants. Alors, elle vit comme une zombi dans sa maison, avec sa mère Maggie, la dernière personne qui l'aime. Progressivement, elle découvre des informations qui la font réfléchir et lui laissent penser que sa mère est derrière tout ce qui lui est arrivé. C'est alors qu'elle la drogue pour la séquestrer dans la maison, l'attachant avec des chaines et la punissant. Au cours de cette relation d'amour/haine, durant deux ans, d'autres informations vont changer la donne et notamment l'arrivée d'un jeune homme qui prétend être son fils (qui ne serait pas décédé...).
Le roman de John Marrs est un texte psychologique étouffant. La quasi-totalité des scènes se passent dans la maison, entre la séquestration, des tentatives pour s'échapper et de rares bouffées de sympathie. Une suite de rebondissements transforme l'histoire et fait disparaitre toutes les certitudes que le lecteur pourrait avoir. Construit de manière intelligente, à la façon des intrigues de Pierre Boileau et Thomas Narcejac, La Maison des mensonges est un bulldozer émotionnel qui détruit peu à peu chaque certitude qui a été montée calmement lors des chapitres précédents. L'ensemble qui tient par ce bâti rigoureux et impressionnant fait du livre un des bons romans policiers basés sur la psychologie, sur la déviance, sur les remords, les regrets, sur les vies détruites en voulant faire le bien, en retournant les situations. Par ricochet, les maigres silhouettes que l'on voit aux fenêtres de nos propres voisins deviennent autant d'images de femmes battues ou de violeurs en série, comme si la paranoïa était un des sentiments les mieux partagés du monde.
Citation
Je ferme les yeux et serre les paupières au point d'en avoir mal. Si cela ne tenait qu'à moi, je ne les rouvrirais plus jamais.