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Grand format
Inédit
Tout public
314 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-26453-9
Coll. "La Bête noire"
Nostalgia chez les ploucs
Un petit village tranquille. Quelques habitants et un café où tout le monde se retrouve. Parmi les habitants, Bandit, un marginal qui vit dans deux caravanes sur un terrain que lui prête un vieil original. Bandit est habile bricoleur et ouvrier, et il donne des coups de main afin de gagner quelques sous. Depuis son enfance au cours de laquelle il a déclaré à son instituteur qu'il devenait devenir voleur, il est surnommé Bandit. De temps en temps, il rencontre pour des moments plus intimes l'épicière du village. Une vie simple entre travail de force, bitures et soirées à regarder la nature. Mais un événement va changer sa vie, et par extension celle du village. Une voiture se retrouve accidentée sur une route voisine et Bandit dégage du véhicule les deux occupants. Il s'agit de Mimsy et son compagnon espagnol. Disposant d'un petit pécule, le couple décide sur un coup de foudre d'acheter une maison en mauvais état et de la retaper. Bandit va devenir leur homme à tout faire et la maison reprend forme. Mais Mimsy est une grande rêveuse et elle aime pratiquer le nudisme ce qui trouble les habitants et surtout Bandit. Une sorte de communauté s'instaure autour de la maison. Mais l'argent de l'Espagnol s'épuise, alors que faire ? La mort de certains pourrait arranger les affaires de la communauté mais Bandit deviendrait un suspect idéal...
Jean-Charles Chapuzet a écrit un roman très intéressant par sa structure et son point de vue. En effet, même si l'auteur décrit tous les événements, il se place presque à la hauteur de vue de Bandit qui voit se dérouler les événements sans qu'il ne comprenne toutes les actions qui se passent sous ses yeux, sans que le lecteur même ne sache exactement si certains acteurs de l'histoire sont naïfs ou pervers. De manière centrale, Mimsy voit arriver des événements qui l'arrangent mais est-elle réellement responsable de ceux-ci ou bien n'est-ce qu'une suite de hasards ? De plus, l'auteur s'installe dans un décor très "pelotien" de marginaux, de campagnards qui essaient de vivre de petits riens, à la recherche de l'amour, avec des personnages qui jouent sur leurs sentiments, avec du travail physique qui reflète les modes de vie, avec des détails qui n'insistent jamais mais plantent le décor. L'évocation de ce coin de campagne, de ces gens de peu qui essaient de se construire et de construire du bonheur est racontée malicieusement, à travers un personnage intéressant et bien décrit. Un récit noir, avec des éclairs de lumière, d'empathie, bien amené.
Citation
Une chose ou dix, Mimsy, on retrouvera ma mère, on enverra chier les start-up, le storytelling, les cookies surannées et les business plan, pan ! On ne sera titulaires d'aucun mot de passe, d'aucun prélèvement automatique, d'aucune mise à jour, on sera une zone libre, sans tapis roulants, du bonheur en flux tendu, en tube, en spray, en poudre, et on fera des détours, des crochets, on rampera dans les passages secrets par Venise Elise, retrouver la pièce cachée du père de Zanette, Titien et mayonnaise...