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Inédit
Tout public
Le rapt était presque parfait
Comment deux cars scolaires et leurs soixante-six occupants ont-ils pu disparaître sans laisser de traces ? Toute la France retient son souffle en attendant un contact, un indice, quelque chose. Puis, après une semaine de silence, un des cars réapparaît comme par magie à Montpellier, sans ses occupants, avec juste le téléphone d'un des enfants portant le message : "Ce soir à dix-neuf heures." Lorsque le rendez-vous est respecté, le ravisseur dit ne vouloir s'adresser qu'à Talia Sorel, capitaine du Raid et experte en négociation, et non au capitaine Shepherd, mis sur l'affaire. Pourquoi elle, alors que son identité est gardée "secret défense" pour ne pas compromettre ses activités ? Les services commencent déjà à la soupçonner de complicité, mais l'affaire se corse lorsqu'il apparaît vite que le mystérieux ravisseur est également rompu à la technique de négociations, les mettant sur un pied d'égalité. Puis les deux chauffeurs des cars, les deux accompagnatrices et un enfant sont retrouvés sous sédatifs en Bretagne, dans la cale d'un cargo. C'est alors que tombe une demande de rançon absolument délirante qui pose le dilemme aux plus riches des parents : payer ou pas ? Pendant ce temps, quelque part en Italie, des enfants s'interrogent sur cette étrange colo où l'on semble les retenir prisonniers. Mais et si tout avait commencé il y avait bien des années sur un autre continent ?
Bien que le roman de Frank Leduc ait été acheté pour en faire une série télévisée, il est plutôt écrit comme pour une adaptation cinématographique, faisant parfois penser à l'excellent Inside Man de Spike Lee (tout en restant très différent). Autant dire qu'on est pas loin du style dur-à-cuire modernisé qu'ont remis au goût du jour certains auteurs des tant regrettées éditions Jigal. Pas de côté méta, pas de considérations socio-politiques. Nous sommes là dans un pur récit d'action qui, sur un postulat classique, développe une intrigue à la fois complexe et limpide avec une maîtrise narrative impressionnante et un mobile réellement original. Et curieusement, en dépit des 378 pages, l'auteur ne cède jamais à la tentation du Livre VentripotentTM, et resserre au maximum son intrigue jusqu'à une fin ouverte présageant d'une suite. Le tout ne révolutionnera pas le genre et n'en a pas l'intention, mais Frank Leduc, s'il continue sur cette lancée, pourrait se retrouver dans le peloton de tête des auteurs de roman populaire (au sens noble) moderne. À suivre...
Citation
L'inscription sur une pierre tombale constitue le résumé le plus lapidaire de l'existence de quelqu'un. Puissant ou misérable, lors du jour dernier, l'unique différence n'est plus qu'arithmétique : la durée du passage.