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Grand format
Inédit
Tout public
330 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-221-25498-1
Coll. "La Bête noire"
Montmartre sous la lune
Georgette et René Magritte quittent leur Belgique pour Paris, où doit se tenir une exposition des œuvres du peintre. Pas l'idéal pour lui qui n'aime guère les mondanités, surtout que le vernissage se fera en présence des surréalistes qu'il n'apprécie guère... Découvrant le Café de Flore, Magritte voit son regard attiré par une femme portant un curieux chapeau. Lorsqu'il l'aborde, il découvre qu'elle s'appelle Chloé Cazarès, la fille adoptive de Pablo Cazarès, un excentrique homosexuel. Elle s'enthousiasme à l'idée de rejoindre un inconnu déguisé en Fantômas qui a promis de faire d'elle une artiste en participant à son numéro de magie. La jeune femme ignore que ce numéro de "la femme coupée en deux" lui vaut d'être effectivement coupée en deux ! Quant à "Fantômas", lui, il disparaît après le drame. Après une altercation avec André Breton, René Magritte est prêt à rentrer à Bruxelles, mais décide de jouer une fois de plus les détectives. Comment un magicien peut-il rater un tour simple à ce point ? Or Cazarès a connu jadis un drame : sa femme et son fils ont péri dans un mystérieux incendie. Quelques jours avant sa mort, Chloé avait rencontré sa mère biologique, une ex-prostituée ayant fait un riche mariage. Il faudra d'autres morts, une gamine excentrique aux dons de prescience spécialiste des messages codés, un fantôme et un clown pas drôle pour percer la clé du mystère sur laquelle plane l'ombre d'un écrivain alors sans succès, un certain Boris Vian...
Nadine Monfils a mis fin à sa série d'humour hénaurme consacrée à Mémé cornemuse, qui faisait d'elle la meilleure héritière de San Antonio version belge, avant qu'elle ne perde de sa fraîcheur : cette nouvelle série qui pourrait faire pâlir les usineurs de romans à énig... pardon, de cosy mystery obèses et poussiéreux ne s'essouffle pas. On y retrouve sa passion pour le personnage Magritte, un humour typiquement belge qui ne se gêne pas pour invoquer l'étrange ou même ici le fantastique et, de plus en plus, une plume de plus en plus travaillée truffée de petits bonheurs d'écriture. L'intrigue se veut ici plus complexe qu'à l'accoutumée et se termine sur quelques scènes impressionnantes que l'on croirait sorties d'un roman gothique revu et corrigé par Dario Argento. Tout ceci avec l'évocation vivante d'une époque ni meilleure ni pire, juste différente. Si l'effet de surprise ne joue plus, on tient là certainement l'un des meilleurs épisodes des sept (déjà !) que compte la série. En revanche, on est en mesure de se demander si ceux qui rédigent les quatrièmes de couverture prennent le temps de lire les romans en question...
Citation
Les gens aiment noircir les tableaux, rarement leur apporter une touche de lumière.