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Fureur publique et fureur privée
Nous sommes en 1807, à Paris. L'inspecteur Candelet est confronté à une bien difficile enquête. On vient en effet de retrouver une femme, habillée par son assassin d'une robe sur laquelle on a collé des papillons, afin que par leurs mouvements elle donne l'impression d'être encore vivante. Lors de l'autopsie, on obtiendra encore des éléments plus complexes. Mais alors qu'il ne sait comment faire, il reçoit l'aide du docteur Gabriel Dalvers, un spécialiste chargé de soigner les aliénés. Dalvers est en quelque sorte le prototype de ce que seront plus tard les profilers. Candelet est sceptique, mais il est poussé à composer avec ce médecin, qui dispose de l'appui de Fouché, le ministre de l'Intérieur. Un deuxième meurtre, dans des circonstances similaires, et avec une victime qui physiquement ressemble à la première, ouvre de nouvelles pistes. Et comme il manque à présent une troisième victime, Gabriel Dalvers comprend que le coupable a sans doute retrouvé la femme qu'il désire (et qu'il martyrise sous d'autres "formes"), et qu'il lui faut la retrouver. La piste le conduit vers l'Espagne, là où la rébellion contre l'Empire commence à gagner le cœur des Espagnols.
Le roman d'Armand Cabasson est assez étrange. La première partie essaie de positionner un profiler dans la France de l'Empire napoléonien. Les meurtres et leur côté surréaliste créent une ambiance qui donne envie d'en savoir plus. Puis la deuxième partie ouvre sur un moment historique peu connu autour de la façon dont l'empereur a essayé d'envahir l'Espagne et la résistance rude des locaux. Là, les méthodes du tueur font figure de plaisanterie à côté des massacres des soldats français ou des réponses des rebelles, et le récit devient un roman des violences guerrières. Cette hésitation entre le côté policier et la vision historique se marque de manière nette dans le récit même, comme si l'auteur (qui nous avait conquis avec les enquêtes de Quentin Margont, toujours à l'époque napoléonienne) avait du mal à choisir. En réaction, le lecteur, lui aussi, lit deux histoires intéressantes mais dont le lien est maladroitement amené. Toute la tension de la première partie devient une version plus gore et violente dans le deuxième, et l'on sent plus les coutures que l'habit bien monté. Si l'on arrive à passer outre cette déception, Les Furieuses est un roman qui ne peut qu'intéresser.
Citation
Inhabituellement intense, ce soleil d'automne offre un jour d'été égaré en octobre. Dalvers flâne dans le jardin des Tuileries. Candelet et lui s'y sont donné rendez-vous pour faire le point sur leur enquête, qui n'avance pas. Le choix du lieu est incongru.