Extinction

Cette guerre fratricide ne recevait pour tout écho de la communauté internationale qu'un mépris général. Comme s'il fallait être soi-même touché par le pire pour devenir enfin humain.
Jean-Michel Raffalli - Au seuil de la lumière
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Extinction

Énigme - Disparition - Scientifique MAJ jeudi 30 mai 2024

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Douglas Preston
Extinction - 2024
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, avril 2024
452 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-8098-4801-4
Coll. "Suspense"

Préhisto-thriller

Pour leur voyage de noce, Olivia et Mark Gunnerson ont choisi les monts Erebus, dans l'immense réserve naturelle qu'a créé le père de Mark. Pas si naturelle que ça : on y trouve des animaux préhistoriques tirés de l'extinction (rallumés ?) par manipulations génétiques et évoluant dans un écosystème dépourvu de prédateurs. Sauf que les jeunes mariés sont agressés par des mains inconnues... La policière du FBI Frances Cash doit faire équipe avec James Colcord, le shérif du comté, pour résoudre l'affaire. Sur place, la tente des jeunes gens a été découpée au couteau, ce qui exclut l'idée d'un prédateur naturel. Vu la quantité de sang versé, les victimes ont forcément été décapitées, mais plus intriguant encore, il fallait que les meurtriers soient plusieurs afin de pouvoir emmener les corps ! Les policiers tentent de fouiller les bois à l'aide d'un drone perfectionné, mais celui-ci est abattu, et une fois sur les lieux, Cash est attaquée par des silhouettes restant à distance, et ne s'en sort que par l'intervention d'un hélicoptère. Les images du drone, quoique imprécises, montrent une sorte de cérémonie impie où, en plus de leur férocité, les assaillants se sont adonné au cannibalisme ! Ont-ils affaire à une secte démentielle, ou la vérité est-elle plus étrange encore ?

Il est net que le duo Preston-Child est largement supérieur à la somme de ses parties. Preston, qui vient du livre-document, apporte l'aspect scientifique là où il est nécessaire, mais en solo, il lui arrive de céder à la tentation d'étirer sur cinq cents pages un sujet de nouvelle comme le Koontz moyen (Impact), voire de se rater dans les grandes largeurs (Le Projet K)... Heureusement, ici, ce roman est digne d'un Preston-Child mineur (le prototype du compliment à double tranchant...). En fait, notre policière ressemble aux personnages secondaires des romans du duo (ou à ceux qui emplissent ce genre de roman, diront les mauvaises langues) avec juste assez de développement pour ne pas être qu'un vecteur d'action. L'auteur pose bien son point de départ intriguant et fait monter le mystère en s'offrant même deux scènes de pur suspense qui sont des modèles du genre. Par contre, les animaux préhistoriques ne font que de la figuration, peut-être histoire de ne pas refaire Jurassic Park, assassiné par un des protagonistes sur un strict plan scientifique. Alors, évidemment, la résolution retombe un peu dans le cliché pour finir sur l'habituelle grande scène hollywoodienne frénétique où les nombreux personnages, dont une équipe de cinéma, servent de chair à canon. Sans trop déflorer, la fin plus ou moins ouverte évoque plutôt la nouvelle trilogie de "La Planète des singes". Mais on est dans du roman populaire (étiquette que Preston & Child revendiqueraient certainement avec fierté), et celui-ci ne commet jamais le premier péché du roman populaire, à savoir ennuyer, et n'insulte jamais l'intelligence du lecteur. On est loin des grandes heures de "Pendergast" où même de la nouvelle série indépendante des "Norah Kelly", mais mission accomplie.

Citation

Elle saisit la crosse du Glock à deux mains, en position de tir, et balaya l'espace avec le canon de l'arme. Derrière elle, Stein escaladait les rochers en grognant sous l'effort. Cash vit plusieurs formes bouger en silence entre les troncs. Le cercle se refermait silencieusement sur elle, comme si elle avait affaire à une meute de loups.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 30 mai 2024
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page