Les Arsène. L'Île du Corbeau

Roman - Thriller

Les Arsène. L'Île du Corbeau

À l'assaut du magot mal acquis

Rien ne va plus à l'usine de l'industriel véreux Guéméné en cette année 1930. L'homme est en passe de céder son entreprise après avoir truqué les comptes et fait main-basse sur un joli magot de deux millions de francs. Surtout, une centaine d'ouvriers risquent de rester sur le carreau. Gabriel, l'un des comptables de l'usine, remonté, a découvert les manigances du triste sire. Mais tout seul, il ne peut rien faire. Il se décide donc à aller voir le vieil Arsène Lupin, terré dans son aiguille creuse. Le gentleman cambrioleur a lui aussi ses "Irréguliers" à l'instar de Sherlock Holmes, trois gamins – Libellule, Octave et Diane -, qui font le trio. Inventifs, insouciants, téméraires... Ils vont être le bras armé de Lupin pour aller percer le coffre-fort de Guéméné dans son imprenable manoir de l'île du Corbeau. Les trois vont devoir faire preuve d'ingéniosité pour contrecarrer les pièges de Guéméné. Ils vont aussi se coltiner sa femme et un secrétaire. L'idée : récupérer les deux millions avant que le vil homme ne s'en rende compte et les utiliser pour racheter l'entreprise auprès d'un notaire. Seulement, l'arrivée sur l'île va être délicate. Les jardins du manoir sont truffés de pièges et les salles du dit manoir regorgent toutes d'énigmes. Enfin, la dernière pièce, celle qui doit révéler le coffre-fort, se pare de douze tableaux, révélant les douze travaux d'Hercule (comme le prénom de Guéméné). Mais les "Arsène" n'auront pas le droit à l'erreur, enfin, si, une pour être précis, si tant est qu'ils arrivent jusqu'ici !

Joliment illustrée en noir et blanc par Lou Fraleu, avec ses personnages naïfs tout en rondeur, l'intrigue de Bertrand Puard est une véritable suite de péripéties qui nous trimballe de Bretagne en Normandie et vice versa non sans oublier une halte à Londres pour aller à la rencontre de Sherlock Holmes et lui confier une mission qui va à l'encontre de son sens moral. L'imaginaire est là. Les écueils aussi. On oscille parfois du côté du steampunk et du fantastique. On apprécie les rapports entre les trois drôles d'ado. Certes, parfois, le scénario s'apparente à celui d'un jeu de rôle, mais Bertrand Puard a du métier, et il s'ingénie à permettre à un Lupin vieillissant de transmettre à des "Arsène" en devenir un brin de révolte anarchiste. Et ça, ce n'est pas rien !

Citation

Ces armes ne tirent pas de vraies balles, évidemment, mais des petites fléchettes enduites de pavot, un puissant somnifère. Attention, je n'ai pu loger que deux fléchettes dans le réservoir pour le moment. Une seule plantée de préférence dans le cou de la victime, l'endormira en une vingtaine de secondes à peine...

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 18 juillet 2024 partager : | |