Délivrées

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Contenu

Roman - Thriller

Délivrées

Psychologique - Médical - Domestique MAJ lundi 29 juillet 2024

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23,9 €

Delilah S. Dawson
The Violence - 2022
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Karine Lalechère
Paris : Sonatine, juin 2024
570 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-38399-072-7

Libérées

Le titre original du roman de Delilah S. Dawson, "La Violence" est peut-être plus approprié car il correspond à la situation initiale. D'une part, il est question dès le départ de violence conjugale avec David qui maintient Chelsea, son épouse, et ses deux filles (surtout la plus grande) dans un état de terreur totale. David est au minimum un harceleur-manipulateur psychologique qui a réussi à faire le vide autour de sa femme, et de temps en temps, selon ses humeurs, il la frappe en prenant bien soin de ne pas laisser de traces. Chelsea, ne peut pas se tourner vers sa propre mère qui a épousé un juge et vit sa vie de riche, en écrasant un peu sa fille. Mais la violence du titre fait aussi référence à une nouvelle maladie qui fait suite à l'épidémie du COVID. Transmise sans doute par les moustiques, elle provoque chez les gens touchés des crises de violence soudaines qui s'arrêtent tout aussi brusquement, mais surtout en laissant amnésiques ceux qui les ont commises. On dénombre déjà des morts et pour l'instant le seul vaccin qui pourrait exister coûte (évidemment) très cher. Des gens sont emprisonnés le temps de voir ce qui pourrait se passer, d'autres migrent vers des régions ou même des pays étrangers où les moustiques sont (quasi) inexistants. C'est alors que Chelsea a elle aussi une crise, mais plutôt que d'en parler, elle réfléchit et décide de provoquer son mari. Ce dernier tombe dans le panneau, devient comme fou et est arrêté par la police. Mais son départ en prison va provoquer des suites complexes : la famille est séparée. La mère doit fuir et se réfugier dans un "cirque" itinérant qui vit en présentant des combats de catch truqués, sa grande fille, elle aussi harcelée par un petit ami obsédé, se retrouve à vivre quasiment dans la rue, et la plus jeune est coincée avec sa grand-mère, que le mari a abandonné pour fuir en Islande avec sa maîtresse. Dans l'ombre un policier, ami de David, surveille la famille et a décidé de faire sortir son pote de prison.

Le roman de Delilah S. Dawson joue sur un schéma classique : au départ une famille, puis ses dysfonctionnements et son éclatement avant que finalement elle se ressoude de manière différente. De fait, l'analyse est précise sur les mécanismes du harcèlement conjugal, et l'utilisation de la violence qui crée une psychose forte est racontée avec soin. Le roman avance en alternant les trajectoires de trois femmes (en fait quatre) qui tentent de survivre dans un monde hostile et qui vont trouver des forces pour y arriver. Roman de la résilience et du sursaut, Délivrées est très classique, mais mené et construit avec intelligence pour ne pas lâcher le lecteur au fil des pages.

Citation

Patricia ferme les yeux et un léger frisson de plaisir secoue ses épaules. Elle a beau jeu de lui faire la leçon : Chelsea n'a pas oublié comment parlait sa mère du temps où elle était pauvre, avant qu'elle décide de faire un mariage d'argent, avant qu'elle se débarrasse de son accent du Sud et de son habitude d'accabler d'injures les gens qui n'exécutaient pas ses quatre volontés.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 29 juillet 2024
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