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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du par Santiago Artozqui
Paris : Albin Michel, août 2024
408 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-226-48273-0
Coll. "Thrillers"
La crucifixion comme jeu
Miren Triggs est journaliste. À un moment où la presse est en crise, elle espère encore faire carrière. Elle se souvient avoir traité une affaire qui lui a laissé un gout amer : dix ans plus tôt, Gina Peebles, une jeune lycéenne, a disparu entre son école et la maison de son petit ami. Elle n'a plus donné signe de vie et les pistes se sont avérées déboucher sur rien ! Le directeur de l'école catholique où elle était élève aurait pu faire un suspect acceptable, de même qu'un mystérieux groupe d'élèves qui faisait la pluie et le beau temps dans l'école. Des années ont passé quand Miren Triggs reçoit un polaroïd d'une autre élève bâillonnée. C'est une élève de la même école. Alors Miren Triggs reprend l'enquête. En parallèle, Schmoer qui a été son maitre à penser en matière de journalisme est aussi en train d'essayer de percer le mystère de ces disparitions. D'un autre côté, un policier est lui aussi dans le coin car la nouvelle disparition l'inquiète. Lorsque la jeune fille kidnappée est retrouvée morte, crucifiée dans un endroit désaffecté à proximité de l'école, un endroit que parait-il le groupe religieux scolaire fréquentait, les deux journalistes et le policier convergent vers l'endroit et peut-être vers la vérité.
Javier Castillo nous propose une enquête classique avec une histoire ancienne qui revient sur le devant de la scène à cause d'une affaire similaire, ou qui pourrait le sembler, des enquêteurs qui doivent renouer avec l'échec de l'affaire passée, et des passions amoureuses ou des rancœurs qui peuvent trouver un nouvel exutoire. Le tout s'inscrit dans plusieurs pistes qui emmènent vers des coins différents, des suspects divers qui sont souvent des silhouettes permettant de mieux mettre en valeur les principaux protagonistes de l'histoire. Si le titre fait référence à une âme, peut-être par analogie avec le côté catholique de l'école et de certains des protagonistes, le roman avance plus mécaniquement que porté par l'esprit sain. C'est bien mené, bien construit, comme un bel article artisanal, et le déroulé est sans accroc, mais tout ça manque justement du supplément d'âme qui transforme un honnête thriller habituel en véritable bijou de lecture.
Citation
Je pensais à ma grand-mère. Je ne sais pas pourquoi je pensais à elle. Peut-être parce que je caressais l'idée de me libérer de mon passé. Ce que j'ignorais, c'est que ces erreurs irréversibles allaient sceller mon destin.