Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
170 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-37912-065-7
Avoir la classe
Aurélie Van-Root a été activiste, tueuse à gage et actuellement elle se cache discrètement, essayant de vivre et de gagner un peu d'argent en restant sous les radars. Là, elle traîne dans l'est de la France, et vient d'être engagée pour un travail de vigile par la société Bautzen sécurité dans un supermarché. Mais un soir, elle doit intervenir tardivement pour empêcher son supérieur de frapper sauvagement une voleuse. Cette dernière décède et Aurélie Van-Root voit l'occasion, en aidant son supérieur à cacher le corps, de pouvoir le faire chanter. Les voilà donc dans une ancienne brasserie désaffectée à cacher le cadavre. Aurélie surprend alors des éléments bizarres : il y a des squatteurs dans la zone et elle a vu également des barils de produits chimiques qui ne devraient pas se trouver là. Et à peine a-t-elle retrouvé le chemin du supermarché que le directeur des vigiles lui propose une nouvelle mission : devenir surveillante dans la maison de Bautzen, le propriétaire des magasins (ainsi que de la brasserie) à un moment où il faut protéger et surveiller le vieux patron, alors que son fils essaie de prendre le pouvoir financier. Dans la grande maison, où rôdent d'anciens fantômes, où se découpe une serre dans laquelle on a enterré des poupées, où des ombres se faufilent la nuit pour venir effrayer le vieil homme et sa gouvernante, Aurélie a fort à faire. Surtout qu'en parallèle elle découvre que le vieil homme envoie de manière nocturne de la nourriture aux squatteurs de la brasserie en ruine, des ruines dans lesquelles il y aurait un coffre-fort bourré de lingots d'or, protégé par ces mêmes squatteurs, certains étant des zombies frappés par les produits chimiques qui y sont stockés. Comment s'en sortir sans attirer l'attention de la police ? Et pourquoi un photographe vient-il de manière discrète prendre des clichés de sa sœur dévêtue dans les couloirs déserts de la brasserie ?
Un nouveau roman de Laurent Maillard, un auteur qui continue agréablement à creuser son sillon. Une héroïne qui se déplace mais se trouve toujours confrontée à des personnages qui oscillent entre grand-guignol et ambiance brussolienne dans les ruines en décomposition du monde capitaliste. Redresseuse de torts en même temps que cherchant à se protéger et à gagner un peu d'argent, Aurélie Van-Root n'hésite pas à payer de sa personne, à tirer dans le tas, à dégoupiller au sens propre comme au figuré des grenades pour faire exploser les ennemis et les faux semblants d'une société malade. Cela se confirme dans un final halluciné dans un hôtel pour milliardaires coincé dans la montagne suisse, peuplé d'un seul gardien et d'un fantôme qui joue du piano et où Van-Root fera parler la poudre pour confirmer le statut particulier de Laurent Maillard, poursuivant son roman-feuilleton de grande classe, peuplé de personnages, dérisoires et touchants, de fous sympathiques ou dangereux, dans un monde interlope gangrené par la violence et déformé par les produits chimiques (ou l'inverse). Une nouvelle variation, aussi captivante que les autres, d'une œuvre qui poursuit son chemin sans dévier et en restant toujours aussi attachante.
Citation
Il est assez grand, d'un âge indéfinissable. Son accoutrement rétro a de quoi étonner. Il porte un haut de forme à l'ancienne. Et excepté un bermuda crasseux en guise de pantalon, ultime vestige d'un costume jaquette, un gilet sans manches laisse apparaitre ses bras exagérément tatoués. Le plus dangereux, une canne au pommeau chromé qu'il manipule avec aisance.