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L'enfer au Paradis
La Guadeloupe de nos jours. Terre paradisiaque sans doute pour les touristes, sans doute un peu moins pour les habitants locaux car la vie y est particulièrement chère. C'est aussi ce que pense une journaliste de l'île qui utilise chaque événement pour rappeler des faits racistes commis par la France. Vie plus agréable pour Valéric Kancel, un commandant de police originaire guadeloupéen, parti en Métropole puis revenu sur ses terres. Avec l'aide de son adjointe et d'un troisième policier, il s'occupe des affaires criminelles locales. C'est ainsi qu'il est appelé pour une affaire mystérieuse : un riche entrepreneur de voyages touristiques vient de disparaître alors qu'il était en repérage avec son épouse. Pendant que l'équipe enquête sur cette disparition, on retrouve le corps placé exprès dans un endroit exposé, avec des références à la colonisation de l'île. De plus, un indice est laissé sur le cadavre, un indice qui emmène du côté du commandant car le nom indiqué fait référence à un ancêtre esclave de Valéric Kancel. Et puis les officiels s'impatientent car - outre le fait que le mort était important - les informations de la journaliste sur l'esclavage en Guadeloupe réveillent de vieilles querelles. De nouveaux meurtres, eux aussi liés à des affaires sensibles sur le passé guadeloupéen, vont perturber le fonctionnement des enquêteurs, de plus en plus sous la pression des politiques locaux, et il apparait bien complexe de trouver un lien entre les différentes victimes. L'enquête est compliquée par le fait que Kancel a croisé la journaliste rebelle et commence une relation amour-haine avec elle, ce qui énerve aussi sa hiérarchie...
Un récit classique de Michel Bussi, un auteur habitué aux best-sellers. S'appuyant sur le contraste entre la Guadeloupe pour touristes avides d'un espace paradisiaque et la vie quotidienne des locaux assez rude (avec des rappels d'un passé peu sympathique pour ces mêmes locaux), le récit va tourner autour d'une vengeance bien menée et qui arrive par petits coups de canif dans le récit. Bien construit, ponctué de rebondissements qui maintiennent l'attention, Les Assassins de l'aube est un roman qui s'achève par une solution peu prévisible mais habilement amenée. Le sens de l'intrigue et du récit est maîtrisé, et même si le récit en lui-même reste balisé, autant dans la forme que le fond, le côté agréable, huilé, fonctionne et entraîne le lecteur, même si les amateurs de littératures policières peuvent rester sur leur faim. Michel Bussi, lui, continue de s'intéresser aux îles d'Outremer avec malice.
Citation
Il n'a posé la question que pour gagner du temps. La réponse se trouve devant ses yeux : le soleil se lève plein est. Les premiers rayons se faufilent entre les tiges de canne à sucre. Une mortelle aube dorée.