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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Australie) par Charles Recoursé
Paris : Sonatine, novembre 2024
272 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-35584-991-6
Mad Mag
Maggie est une simple serveuse dans un bar australien quelconque de Port Douglas, là où elle peut tenter d'oublier son passé, ses tentatives d'aller en fac, Eric, son père flic et violent qu'elle a tué, et sa mère disparue. Lorsqu'une brute épaisse, Len, rappelle à son patron la dette qu'il a envers lui et le menace, elle décide de passer à l'action. Mais il y a plus discret que de faire brûler l'entrepôt du truand avec son propriétaire dedans. Et c'est Harrison Cooper qui reconnaît là sa patte. Harrison le collègue de son père et qui, pour elle, aurait pu, dû être un père de substitution. Il est venu lui demander de rentrer avec lui à Melbourne pour solder l'héritage familial, et surtout des éléments que son père, bon flic malgré tout, avait accumulé sur un tueur en série qu'il était le seul à avoir débusqué. Elle apprend au passage que ses craintes étaient infondées : personne ne la soupçonnait d'avoir tué le policier, car vu son taux d'alcoolémie, tout le monde a cru à une simple chute dans l'escalier. Mais Harrison, lui, soupçonne ce tueur qu'Eric disait être sur le point de démasquer... Tous ces indices, plus d'autres sur des policiers corrompus liés à un gang de bikers hors-la-loi, se trouvent sur un disque dur que Harrison voudrait bien récupérer. Mais Maggie aussi, car il contiendrait des indications sur l'endroit où se cache sa mère...
Attention, ce n'est mentionné nulle part, mais il s'agit d'une suite de La Chasse, bien qu'il puisse se lire indépendamment (comme l'a fait votre serviteur). Toujours le personnage de Maggie, sorte de Sarah Connor indestructible à défaut d'avoir une personnalité en dehors de l'éternel Traumatisme InitialTM, et à qui son statut d'héroïne donne le droit de tuer comme elle respire, certes souvent en légitime défense. Le tout se déroule comme un film d'action actuel, où il ne faut pas trop chercher de la vraisemblance (comment Harrison a-t-il pu deviner que l'entrepôt incendié était le fait de quelqu'un qu'il n'a pas vu depuis des années ? Il n'y a aucun exécuteur testamentaire cherchant l'héroïne ?) avec comme le premier opus un penchant pour l'ultraviolence — l'auteur serait-il fan de Sam Peckinpah ? On peut en revanche regretter l'absence de particularismes australiens, peut-être dans l'espoir d'une adaptation à Hollywood. Cela dit, la pêche du style fait que pour peu qu'on ait le cœur bien accroché, le tout se lit agréablement.
Citation
Tôt ou tard, Maggie serait piégée, car, pour qui savait regarder, elle portait la marque de l'endroit qu'elle avait fui.