Règlement de comptes et autres nouvelles policières

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Nouvelle - Policier

Règlement de comptes et autres nouvelles policières

Psychologique - Social - Procédure MAJ vendredi 13 décembre 2024

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,5 €

Jean Meckert
Nantes : Joseph K, janvier 2024
224 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-910686-91-8

Jeunesse et genèse d'un auteur policier

Entre son entrée en littérature plutôt blanche dans les années 1940 et son "retour" sous le pseudonyme de John Amila, Jean Meckert a multiplié les parutions sous pseudonymes afin de faire bouillir la marmite. C'est en piochant parmi les textes publiés que Franck Lhomeau nous offre une anthologie de quelques nouvelles policières. Évidemment elles sont marquées par l'esprit de l'époque et elles oscillent entre une structure policière classique et des emprunts à la littérature populaire, comme le sont, par exemple les premières enquêtes de Giorgio Scerbanenco.

Si nous entrons un peu dans le détail, la première nouvelle, "Bonpied le criminaliste" évoque un écrivain qui se rend sur les lieux d'un fait divers afin de mener une enquête qui lui servira à écrire son prochain roman. Il parviendra par là-même à découvrir le coupable de l'assassinat d'une vieille dame riche retrouvée poignardée dans sa belle maison. Dans la deuxième, "La Première enquête de l'inspecteur Lentraille", comme son titre l'indique, l'inspecteur Verdier doit emmener avec lui le "petit" Lentraille sur une enquête. Et le jeune homme découvrira la solution avant son maitre de stage. "Règlement de comptes" a dû être écrite à la fin de la guerre car il est fait référence à la collaboration et au marché noir. Une première victime est retrouvée, puis une deuxième, puis une troisième. La police pense qu'il s'agit d'assassins qui essaient de faire peur à leurs futures victimes pour qu'elles paient une "rançon" au lieu d'être tuées, mais la vérité sera tout autre. "La Cabane des Dolomites" appartient vraiment à cette littérature populaire avec un jeune homme qui rencontre une jeune femme. Ils s'aiment, elle attend un enfant mais l'homme ne le sachant pas, il part. Quelques années plus tard, il est marié et va la retrouver. Que peut-il se passer ? Le texte suivant, "Un crime à l'auberge", est particulier, parce qu'il est intéressant et qu'il reprend pas à pas une nouvelle précédente (celle de Lentraille) en changeant quelques éléments comme les noms des personnages ou les lieux de l'histoire. "Était-il possible ?" est aussi marquée par l'époque mais montre aussi les réactions d'une famille de manière assez égoïste et pessimiste. Un homme croit que sa femme le trompe. Cela va permettre à ses parents de "chasser" l'épouse qu'ils n'ont jamais aimée. Mais le tout va se terminer de manière violente. "L'Express de nuit" se développe sur une histoire prenante : dans un train de nuit, deux hommes dans deux compartiments veillent. L'un d'eux est un voleur qui a décidé de dérober son argent à un voyageur endormi. Il agit sur une femme somnolente mais découvre qu'en fait elle est morte. L'autre personnage est un policier (mais est-ce vrai ?) chargé justement de surveiller la femme. Lequel des deux est-il l'assassin ? Ou bien y a-t-il un troisième larron que personne n'aurait vu ? Le recueil se conclut par "La Tragique confession de Miss Brampton", une nouvelle particulière. Il s'agit de la confession écrite d'une femme qui a participé involontairement à un fait divers et qui envoie un mot au juge pour expliquer son rôle dans le drame et innocenter le coupable. Histoire d'amour trahi, de sentiments non dits, le texte se finit de manière noire car dire la vérité n'est pas toujours une bonne idée.

Si l'on excepte le doublon constitué par deux nouvelles qui reprennent la même histoire, ce Règlement de comptes présente donc une facette moins connue des œuvres de Jean Meckert. L'intérêt "historique" ou pour les amateurs de l'auteur est évident et ceux qui conçoivent aussi la littérature comme une suite de gens qui chacun ajoute sa pierre à l'édifice y trouveront leur bonheur dans des textes datés mais qui renvoient à des conceptions du policier classique. Ceux qui veulent être plus en prise avec le présent et que certaines données psychologiques laissent indifférents (surtout celles qui ne correspondent plus beaucoup aux valeurs de notre temps : l'empathie, la fidélité, l'amour aveugle) seront moins à l'aise avec ce genre de textes.

NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes de Jean Meckert avec le pseudonyme de publication : "Bonpied le criminaliste (Edmond Duret), "La première enquête de l'inspecteur Lentraille" (Albert Duvivier), "Règlement de comptes" (Albert Duvivier), "La Cabane des Dolomites" (Edouard Duret), "Un crime à l'auberge" (Edouard Duret), "Était-il possible ?" (Guy Duret), "L'Express de nuit" (Guy Duret) & "La Tragique confession de Miss Brampton" (Edouard Duret)

Citation

La moindre des choses qu'on lui reprochait était d'être la complice de Patrick et qu'à ce titre elle devait partager sa punition. D'aucuns prétendaient même qu'elle devait être l'instigatrice du crime. Et les plus modérés, mêmes, se trouvaient offusqués du fait qu'une maîtresse d'école affichait sa liaison avec un criminel notoire.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 11 décembre 2024
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