Contenu
Riley s'attaque au Vatican
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Julie Sibony
Paris : Gallimard, mai 2024
470 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-302106-9
Coll. "Série noire"
S'armer contre le chantage
Riley est un Arsène Lupin des temps modernes qui est parfois aidé par une amie qui est une des plus grandes faussaires de son époque. Seul talon d'Achille de Riley : sa mère, dans le coma, qui vit dans une maison de retraite et qui pourrait servir de moyen de pression. Alors qu'il vient d'accomplir un coup d'éclat en volant un œuf de Fabergé dans un musée russe, il est assommé par son complice et livré à un dangereux personnage, un Français, premier marchand d'arme du monde. Celui-ci vit réfugié sur une île déserte où il dispose d'un camp retranché absolument imprenable. Ce marchand d'arme veut une œuvre d'art bien particulière. Le seul problème est qu'elle se trouve au Vatican (ce qui est déjà compliqué en soi) et qu'il s'agit d'une fresque... Pour ceux qui ne maîtriseraient pas les termes, la peinture est peinte directement sur un mur ! Donc il s'agit de voler un mur qui se trouve dans une pièce du Vatican et d'enlever ce mur sans être entendu et sans le faire s'écrouler... Le trafiquant laisse un peu de temps à Riley mais il lui signale qu'il connait sa mère et son amie. À peine sorti, Riley est de nouveau enlevé. Cette fois par un homme de main d'un Australien, le numéro deux mondial du trafic d'armes. Celui-ci entend se servir de Riley pour parvenir à entrer dans la forteresse de son ennemi afin de le liquider. Et lui aussi connait tous les moyens de pression. Alors, Riley rentre chez lui, se déguise, se cache, file mais alors qu'il croyait sa cachette sûre, voilà que l'on frappe à la porte. Ce sont les deux représentants des deux marchands d'arme... Et Riley de comprendre également que son propre ennemi intime, un policier du FBI, est sur ses traces. Comment va-t-il se sortir de cette série de pièges emboités ?
Deuxième roman mettant en scène Riley, le voleur ingénieux, le roman de Jeff Lindsay commence par accumuler les impossibilités techniques, rajoute des complications sur les chausse-trappes imposés au personnage, avant de démonter tranquillement le plan afin de s'en sortir. Construit avec soin, et faisant grimper la tension de bout en bout, le texte parvient même à conserver un équilibre entre violence et beauté du geste. Les méchants sont méchants (ici, le marchand d'armes a une adjointe qui ferait peur au célèbre Requin avec ses dents de requin qui s'opposait à James Bond) et chacun manie les coups bas avec un soin et une constance remarquable. Version survitaminée des histoires de Lawrence Block et de Bernie Rhodenbarr, son cambrioleur new-yorkais, Riley s'attaque au Vatican continue en beauté la série concoctée par le créateur de Dexter et l'on se prend à attendre la suite.
Citation
Et pourquoi est-ce que je me prenais la tête avec ces conneries ? J'étais sur le point de me faire déchiqueter par un monstre psychotique, si tant est qu'on ne coulait pas dans la tempête imminente. Je fis un effort de concentration.