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Inédit
Tout public
Traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve, août 2024
282 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-15507-7
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Cadavres au balcon
Le commissaire Montalbano croit pouvoir se reposer à l'occasion d'une semaine calme lorsque son adjoint Augello vient le déranger. Augello est un coureur de jupons qui avait rendez-vous avec une belle mais son mari est rentré à l'improviste. Il a donc fui par le balcon et, en descendant d'un étage, dans le noir, il a traversé un appartement et a senti dans son lit un cadavre. Il ne sait comment faire puisqu'il ne peut dire comment il s'est trouvé là. Alors que Montalbano se creuse la tête pour trouver une solution, la police reçoit un coup de téléphone : un homme vient d'être retrouvé mort dans son lit. Alors, Montalbano se rend sur place mais manque de chance c'est dans un autre immeuble qu'un cadavre a été trouvé. Et s'il y avait un rapport entre les deux ? Et les choses ne vont pas tarder à se compliquer. En effet, d'une part, la victime est à la fois un usurier qui avait des dossiers et des financements un peu partout (ce qui allonge la liste des suspects potentiels) et d'autre part il s'agissait d'un metteur en scène aux méthodes particulières désireux que ses acteurs vivent les situations dans lesquelles étaient plongés les personnages qu'il devait interpréter. Il avait donc refusé de nombreux acteurs et, comme on le sait, le comédien est rancunier par nature. Montalbano a une surprise encore plus grande. La nouvelle médecin légiste, une femme de passage pour un contrat court, est une superbe femme dont il tombe amoureux et qui couche avec lui. Il est prêt à quitter sa Livia et même à essayer de bien s'habiller ! Pendant ce temps, Augello, sur les conseils du commissaire, est retourné voir sa maîtresse et, faisant croire qu'il avait entendu du bruit, entre dans l'appartement de l'autre cadavre. Or ce dernier a disparu et l'appartement est inoccupé...
À la fin de sa vie, Andrea Camilleri était aveugle et il dictait ses romans à sa secrétaire. C'est le cas pour ce roman, normalement l'avant-dernier écrit par l'auteur. Tout en continuant dans le même esprit, avec ses adjoints particuliers, il sait se renouveler à l'intérieur d'un canevas classique, offrant des à-cotés sympathiques. Ici, par fines touches, la passion du commissaire vieillissant pour une femme et sa mauvaise compréhension du monde contemporain. Et puis un mort compliqué à saisir avec de nombreux suspects. Empli d'humour tendre et fin, de dégustations de petits plats, d'entorses avec la légalité (le commissaire veut tester son amoureuse dans les appartements des morts ou des suspects, lieux de rencontre pratiques). Le tout est enjoué, virevoltant, primesautier, comme un beaujolais (de qualité), un vieux cru que l'on redécouvre après lui avoir fait des infidélités. Où les cadavres apparaissent et disparaissent, les amants fuient par les balcons comme dans une comedia dell'arte réussie. Un petit goût très "cammilleresque", reconnaissable, un charme indéfinissable et qui perdure. Encore un petit bijou d'un auteur qui s'est tu.
Citation
Il avait complètement perdu le 'pétit. Il remonta en voiture et s'adirigea vers le port. Puis acommença la longue promenade vers le rocher plat sous le phare. Il s'assit, s'alluma 'ne cigarette. Il se sentait complètement vidé. Il n'arrivait même pas à rester assis et s'étendit sur la roche.

