Sueur aux tripes

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Roman - Noir

Sueur aux tripes

Psychologique - Braquage/Cambriolage MAJ jeudi 08 avril 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6,5 €

Léo Malet
Olivier Balez (illustrateur de couverture)
Paris : Pocket, janvier 2010
208 p. ; 18 x 11 cm
Coll. "Best", 14317

Les petits travers d'une vie de débauche ordinaire

Troisième volet de la fameuse Trilogie noire, Sueur aux tripes est paru en 1969, vingt ans après les deux premiers. Étonnamment, il se dégage une continuité d'avec les précédents. Il y a d'un côté une banale histoire banale d'un gars de la débrouille qui va se retrouver embrigadé dans une équipe qui va faire les quatre cents coups, et de l'autre une banale histoire banale d'amour qui finit mal. Les deux combinées aboutiront à un drame. La fuite éperdue de Paul Blondel sera ensuite décrite pas à pas. Comme lui on ne dormira pas, on ne mangera pas, on suivra ses aventures fantasmées dans des journaux à la recherche de sensationnel avant que bien sûr la bête acculée ne soit prise au piège.
Paul Blondel est de la broquille. Il a des bijoux en faux or plein les poches pour mieux arnaquer le passant. "Scusez-moi, M'dame, ceci est tombé de vot' poche !" À ce jeu-là, le plus malhonnête des deux emporte la mise. Sauf que Paul croise Jeanne, dont la beauté, la silhouette et l'air provoquant le heurtent de plein fouet. Cette fille qu'il n'aura jamais, il va l'avilir, l'arnaquer. Et rien ne se déroule comme prévu. La mutine se joue de lui. L'emmène dans un rade. Puis dans une chambre. Ils se disputent, font l'amour, se disent leurs prénoms. Une histoire qui s'emballe mais le Paulot s'encroûte jusqu'au retour de l'autre Paulot, celui d'avant, qui s'appelait pareil et qui est un gangster, un vrai. Les coups, ceux qui rapportent de l'argent, se multiplient, mais Jeanne se lasse de Paulot et va voir un autre gars de la bande. Paulot voit rouge, fait le dos rond, commence à merder, merde grave et se fait lourder par tous. Il doit fuir avec des billets reconnaissables entre tous et la police aux fesses.
Une histoire comme tant d'autres mais narrée de la meilleure des façons, avec une faconde propre à Léo Malet. Une immersion noire dans l'âme humaine, une description chirurgicale des tourments, et qui confirme que tout comme il faut lire les romans noirs de Simenon et ne pas se limiter à Maigret, il faut lire les trop maigres romans noirs de Malet, et ne pas se limiter à Burma !

Citation

Les grands seigneurs jettent l'argent par les fenêtres. Chacun son rang. Je me suis contenté, moi, de le glisser dans la gueule fétide d'un égout.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 08 avril 2010
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