13 Heures

Ce qui reste c'est l'aube grise et pâle et la montagne en silence et je ferme les yeux en écoutant les bruits qui naissent avec le jour et les sabots des chevaux qui s'éloignent et qui battent au même rythme que mon cœur - à moins que mon cœur soit éteint et qu'il n'y ait plus que la résonance des fers sur les cailloux qui me fasse vivre encore un peu, voilà je fais semblant.
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samedi 23 novembre

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Roman - Policier

13 Heures

Procédure MAJ lundi 19 avril 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 25 €

Deon Meyer
13 UUR - 2008
Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Estelle Roudet
Paris : Le Seuil, février 2010
462 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-097769-2
Coll. "Policiers"

Actualités

  • 04/03 Édition: Parutions de la semaine - 4 mars
    Beaucoup de parutions, mais bien peu de livres sur lesquels s’extasier, du moins en grand format. Les éditions Rivages explorent de temps en temps le polar historique, et cette Budapest la noire, de Vilos Kondor est de toute beauté ; Christian Bourgois avec le surprenant Illustrado, de Miguel Syjuco, se penche sur les raisons de la mort d'un auteur dans l'eau de l'Hudson. Meurtre ou suicide ? Une multiplication rigoureuse de styles dans un récit à nombreuses voies à des époques différentes.
    Mais les ouvrages au format poche proposent une tout autre variante. Langue pour tous propose des nouvelles bilingues de Chandler et Bloch, La Tengo avec Fractale, de Marin Ledun, se lance dans les pièces de théâtre noires et les éditions Asphalte nous promettent de gravir le Golgotha, de Leonardo Oyola. Bref... Que du bonheur :

    Grand format :
    L'Homme de Kaboul, de Cédric Bannel (Robert Laffont)
    Le Voleur d'âmes, de Ann Benson (Le Cherche Midi, "Thriller")
    Entre deux verres, de Lawrence Block (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Les Gardiens de l'obscur, de Bernard Carlier (Le Toucan, "Toucan noir")
    Faute de preuves, de Harlan Coben (Belfond, "Noir")
    Havre des morts, de Patricia Cornwell (Les 2 Terres, "Best-seller")
    Enquêtes de Solar Pons, de August William Derleth (Les Moutons électriques, "Bibliothèque voltaïque")
    Les Suicidés, de Antonio Di Benedetto (José Corti, "Ibériques")
    Frontières mouvantes, de Knut Falbakken (Le Seuil, "Policiers")
    Le Tueur de l'ombre, de Claire Favan (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
    Budapest la noire, de Vilmos Kondor (Rivages, "Thriller")
    La Rivière perdue, de Michael Koryta (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Le Mouroir aux alouettes, de Virginie Lauby (Ex aequo, "Rouge")
    La Verticale du fou, de Fabio M. Mitchell (Ex aequo, "Rouge")
    Lune trompeuse, de Ben Pastor (Actes sud, "Actes noirs")
    La Dernière toile de Vincent Van Gogh, de Jean-Luc Piette (Confluences)
    Impact, de Douglas Preston (L'Archipel, "Les Maîtres du suspense")
    Bad boy, de Peter Robinson (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Nephilim, de Asa Schwarz (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Installation, de Bragi Steinar (Métailié, "Bibliothèque nordique")
    Illustrado, de Miguel Syjuco (Christian Bourgois, "Littérature étrangère")

    Poche :
    Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour. 3, Londres, 1200, de Jean d'Aillon (J'ai lu)
    À vous de tuer = To Kill Or Not To Kill, de Robert Bloch & Patrick Quentin (Langues pour tous, "Littérature")
    Les Ennuis, c'est mon problème = Trouble Is My Business, de Raymond Chandler (Langues pour tous, "Littérature")
    Sans laissr d'adresse, de Harla Coben (Pocket, "Thriller")
    Angle obscur, de Reed Farrel Coleman (Points, "Roman noir")
    Les Lieux sombres, de Gillian Flynn (LGF, "Thriller")
    La Poubelle pour aller danser, de Philippe Huet (Baleine, "Le Poulpe")
    Une mort esthétique, de Phyllis Dorothy James (LGF)
    Les Ombres silencieuses, de Mari Jungstedt (LGF, "Policier")
    Fractale, de Marin Ledun (La Tengo, "Pièces à conviction")
    Cadres noirs, de Pierre Lemaître (LGF, "Thriller")
    13 Heures, de Deon Meyer (Points, "Policiers")
    Golgotha, de Leonardo Oyola (Asphalte, "Fictions")
    La Valse des gueules cassées, de Guillaume Prévost (10-18, "Grands détectives")
    On ne peut pas tout avoir, de Ruth Rendell (LGF, "Policier")
    Filiation du crime, de Nora Roberts (J'ai lu)
    Toutes les couleurs des ténèbres, de Peter Robinson (LGF, "Policier")
    Le Destin du colporteur, de Kate Sedley (10-18, "Grands détectives")
    L'Enfant des cimetières, de Sire Cédric (Pocket, "Best")
    Loser, de Jason Starr (Rivages, "Noir")
    Des rats et des hommes, de Tito Topin (Rivages, "Noir")
    Liens : Les Lieux sombres |Cadres noirs |Golgotha |Toutes les couleurs des ténèbres |Entre deux verres |Budapest la noire |Londres 1200 |La Valse des gueules cassées |Jean d'Aillon |Robert Bloch |Lawrence Block |Raymond Chandler |Knut Faldbakken |Claire Favan |Gillian Flynn |Michael Koryta |Marin Ledun |Pierre Lemaitre |Deon Meyer |Leonardo Oyola |Ruth Rendell |Peter Robinson |Kate Sedley | Sire Cédric |Jason Starr |Tito Topin |Phyllis Dorothy James

Une journée ordinaire dans la vie d'un flic

Benny Griessel est un inspecteur de la police criminelle du Cap. En passe de devenir capitaine, il est à cette période de la vie où tout peut et va basculer. Cent cinquante-six jours qu'il n'a pas bu une goutte d'alcool. Il doit reconquérir le cœur de sa femme qui l'a laissé sur le carreau. Il se dépêtre avec Internet et correspond épisodiquement avec sa fille partie étudier au Royaume-Uni. À 5 h 36, pendant que Rachel Anderson, une jeune touriste américaine, tente d'échapper à une bande de criminels dans les rues désertes d'un certain quartier de la ville, Benny Griessel dort du sommeil absolument pas coupable de celui qui a fait l'amour avec une autre que sa femme. Tout comme dort du sommeil de celle qui cuve, Alexa Barnard, gloire déchue de la musique, alcoolique invétérée, à côté du corps criblé de trois balles de son mari. Quelque part, il y a le corps d'Erin qui a croisé la route d'un couteau de chasse. Erin était une amie de Rachel. Il ne fait aucun doute qu'un sort similaire attend Rachel.
Deon Meyer est un saligaud. Son roman – thriller, noir, policier, les trois à la fois ? – fait quatre cent soixante pages. Sa structure simple mais ingénieuse – treize heures qui sont autant de parties déclinées en chapitres eux-mêmes divisés en paragraphes qui nous font passer de personnages en personnages avec à l'instar du feuilleton des rebondissements incessants – ne permet pas que l'on repose le livre avant la fin. Donc, à moins d'avoir huit heures devant soi, l'on se retrouve confronté à un sacré dilemme : dormir ou ne pas dormir. Les deux enquêtes vont hasardeusement se recouper. Leurs résolutions vont être anecdotiques (dix maigres pages à la fin qui nous servent juste à respirer et à regretter que l'on n'en sache guère plus sur ce qu'il advient des nombreux personnages secondaires). Deon Meyer nous offre simplement la vie ordinaire d'un policier ordinaire ou extraordinaire, on ne sait pas, qui croise des gens du même acabit. Et puis il y a surtout cet homme qui est témoin d'une ville et qui la dépeint avec justesse, s'évertuant à ne négliger aucun de ses défauts tout en nous la faisant aimer. Les travers d'une police aux départements hétéroclites qui ne se supportent pas. Ces quartiers déserts où des populations de riches se cloîtrent derrière leurs murs. Cette mafia russe qui décidément se retrouve partout. Et cette intimité qui se dégage des autres quartiers. Et la générosité de certains. Lemmer l'invisible, son précédent roman, nous avait proposé une lecture plus ardue. Là, désolé pour le poncif, on referme ce livre lu trop vite à regret. Le pire, c'est qu'il nous accompagne quelques jours encore. Mais c'est là la marque des grands auteurs.


On en parle : La Tête en noir n°144

Citation

Le dernier sport national des femmes était de faire appel à des tueurs à gages pour se débarrasser de leurs époux.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 07 mars 2011
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