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Grand format
Inédit
À partir de 9 ans
86 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-35488-057-6
Coll. "Courants noirs"
À présent, cruel, entre dans l'arène !
Venise, le XVIe siècle finissant. La cité est prête à s'allier avec quiconque assurera le maintien de sa puissance, y compris avec les Turcs. Émoi papal qui envoie un de ses meilleurs agents, avec un plan diabolique pour détruire l'orgueilleuse cité. Flora est une jeune fille qui apprend le métier de courtisane. La nuit venue, déguisée en homme, elle rejoint celui qu'elle aime (il n'en sait rien) et l'assiste dans ses duels. Un jour, le couple découvre un mort. Victime de la peste. Nouvelle vengeance divine ? La rumeur court. Les deux jeunes gens vont tenter de découvrir la vérité.
Après La Marque de la bête qui avait déjà attiré l'attention, Charlotte Bousquet signe-là un nouveau roman jeunesse très agréable. Au sein d'une collection qui pour l'instant reste sans faute de goût : un mélange entre polar, aventure et exotisme, souvent spatial et/ou temporel, servi par la présentation d'une période historique. Prenant comme personnage de premier plan une jeune fille aventureuse qui apprend une profession assez étrange et disparue : la courtisane vénitienne s'apparente en effet bien plus à la geisha qu'à la prostituée classique de l'Occident. C'est une maitresse experte sans aucun doute dans les arts du plaisir (ce que le roman évoque peu car il est bien sûr destiné au départ à de jeunes lecteurs) mais qui doit tenir une maison pour son amant, avoir de la conversation, de la culture et faire briller l'homme qui ne peut parfois pas compter sur une épouse choisie pour bien d'autres raisons.
Évidemment l'auteur concentre son histoire autour du thème classique du carnaval, mais elle donne une raison précise à ce choix de datation : un maitre artisan en masques évolue au sein de l'intrigue, son art au service du complot qui se monte. Mais Charlotte Bousquet n'est pas seulement une conteuse capable de faire briller un décor déjà étincelant : elle sait entrainer le lecteur derrière les apparences, lui faire découvrir le petit peuple vénitien, les prêtres, les Juifs enfermés dans le ghetto, les marins ivres et la soldatesque. En faisant glisser son héroïne le long des canaux, c'est toute la vie de la cité que l'auteur dévoile sous les yeux du lecteur. Elle atteint parfaitement son but et donc l'idée qui sous-jacente de la collection : faire découvrir, à travers une intrigue intelligente, un univers et une période donnée.
Citation
Elles étaient couvertes de crachats. Leurs robes, souillées de boue, étaient en lambeaux. On les avait jetées sur le sol glacé et, chaque fois qu'elles tentaient de se relever, elles étaient rouées de coups.