Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Introduction de Budd Schulberg
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Cathelin
Paris : Rivages, août 1999
418 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-0526-X
Coll. "Noir", 335
Chronique
Dans les années cinquante, sur les quais de New York, les dockers sont manœuvrés par la mafia. C'est elle qui distribue les tâches et récupère les dividendes. Elle est à la tête du syndicat et arrose aussi bien les politiques que les compagnies maritimes. Quand un homme s'élève contre elle, elle le fait taire d'une manière ou d'une autre. C'est ainsi que Joey tombe malencontreusement d'un toit et s'écrase dans une indifférence quasi générale. Katie, sa sœur, veut savoir qui l'a tué. Sa volonté va mobiliser le père Barry, un prêtre ouvrier, et bouleverser Terry Maloy, un ancien boxeur, qui a contribué malgré lui à la mort de Joey. La révolte au sein des dockers, d'abord sourde, va gronder de plus en plus fort. Les langues vont commencer à se délier à mesure que la mort et les injustices pleuvent sur une corporation opprimée. La justice des hommes s'allie-t-elle à celle de Dieu pour une lutte aussi incertaine que vaine ?
Budd Schulberg a d'abord écrit le scénario du film éponyme au côté d'Elia Kazan (avec Marlon Brando dans le rôle principal). Les nombreuses notes qu'il avait alors prises lui ont permis de réaliser ensuite un petit chef-d'œuvre littéraire. Dans son introduction écrite en 1987, il évoque les différences entre un film, qui doit s'appuyer sur un personnage unique, et un roman qui peut dépeindre plusieurs individus. Budd Schulberg a pour modèle Steinbeck. Avec Sur les quais, on fait bien plus qu'apercevoir son influence. Par bien des aspects transpire aussi Dostoïevski, dans un roman qui est avant tout un profond drame amoureux et social, sur fond de doute religieux. Du malfrat Jonnhy Friendly au ténébreux Terry Malloy, de la pure Katie au tourmenté père Barry, c'est une vaste fresque humaine, belle et brillante, qui est mise en scène. Un roman bouleversant qui ne laisse surtout pas indifférent. À lire !
Citation
Aucun tabou, dans cette société tribale du port, n'était plus fort que celui qui imposait le silence aux hommes des docks.