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Meurtre dans un jardin indien
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Inde) par Roxane Azimi
Paris : Belfond, mai 2010
480 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-4540-7
Tous contre un...
Tous les chemins mènent à Rome dit le proverbe populaire. Eh bien dans ce nouveau roman de Vikas Swarup, ils mènent au Numéro Six, propriété du richissime Vicky Ray, play-boy indien, assassiné pendant l'immense fête célébrant son énième acquittement devant une justice à deux vitesses. La police arrête sur place six des convives, suspectés d'emblée sur les lieux du crime car chacun en possession d'une arme. L'enquête devra définir qui est le ou la coupable, et quel est le mobile du meurtrier.
Le roman commence par la chronique d'un journaliste qui énonce les faits, puis se construit en cinq chapitres : les suspects, les mobiles, les preuves, la solution et enfin l'aveu. Les six suspects sont très différents les uns des autres : le ministre de l'Intérieur de l'Uttar Pradesh, père de la victime ; Shabnam actrice adulée de Bollywood ; Larry Page touriste texan venu en Inde pour se marier ; Eketi l'aborigène des îles Adaman venu récupérer la pierre sacrée, le Shivling, volée à son peuple ; Munna Mobile, voleur des rues, habitant du bidonville et un homme d'affaires possédé – par intermittence – par l'esprit du Mahatma Gandhi.
Ces six existences aux destins très opposés, et malgré tout pleines de ramifications enchevêtrées les unes aux autres, nous sont contées avec beaucoup d'humour et de tendresse. C'est un foisonnement d'événements burlesques ou étranges, de coups bas, d'aventures cocasses. Le cynisme et la violence le disputent à la farce et à l'eau de rose. Les pages se dévorent à grande vitesse avec avidité et un plaisir non dissimulé tant on est happé aussi bien par l'histoire que par le style. Chaque personnage a une narration qui lui est propre. On découvre Shabnam par le biais de son journal intime. Ce sont des communications téléphoniques qui nous révèlent la vie du père de la victime, etc. Derrière la farce, Vikas Swarup dénonce la raison du plus fort face au faible, la culture du paraître face à l'être et la morale de la fable pourrait être : "la vérité est ailleurs".
Citation
Comme dit maman, mieux vaut la fermer au risque de passer pour un imbécile que de l'ouvrir et de balayer le doute.