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Espionnage moderne et révolte sociale : un roman en prise sur l'actualité !
Ana X, la tueuse transparente, est morte, mais sa sœur Naïs s'est réfugiée parmi les SDF de Lyon... jusqu'au jour où une série de balles l'envoient à l'hôpital. Elle a été victime du Marksman, un sniper aussi légendaire qu'Ana X elle-même, et qui pourrait bien être lui aussi un transparent. Or, pendant que la révolte gronde parmi les SDF et autres déclassés, Naïs pourrait être un parfait appât pour capturer ce tueur...
Véritable coup de tonnerre, Transparences a séduit les défenseurs du transgénérique en remportant à la fois un prix polar (Michel Lebrun) et le Grand prix de l'Imaginaire. Avec l'excellent Cristal défense, de Catherine Fradier, ce gros pavé marquerait-il le retour de l'espionnage dans une forme revitalisée, si tant est que les plaques tectoniques en mouvement dans notre monde actuel valent bien les mutations de l'après-guerre ? Fini le manichéisme des bons agents américains sauvant le monde libre du grand méchant rouge. Les enjeux sont aujourd'hui plus diffus, à l'image d'un univers de plus en plus chaotique, tout en gardant ce côté vertigineux qui est la marque du genre. On se doute que la SF devenait trop étroite pour Ayerdhal qui, toujours dans la lignée des interrogations actuelles, met l'humain au centre de son roman à travers des personnages fort bien dessinés (comme Michel, le clochard lunaire qu'on voudrait avoir pour copain) faisant face à la machine à broyer que sont devenus les gouvernements et les "centrales d'énergie" (comme disait John Buchan) qui les dirigent. À tel point que les révélations finales sont d'autant plus surprenantes qu'elles ne sentent pas l'artifice hollywoodien. Question écriture pure, si celle-ci garde de son efficacité, elle semble s'être affinée, épurée pour aller à l'essentiel, offrant de très belles pages et (oserais-je ?) des passages de pure poésie. On a donc le meilleur des deux mondes : un thriller haletant et un roman remarquablement écrit et bien plus intelligent que les productions des bêtes de plateaux télé. C'est aussi, en ces temps de consensus mou, un roman puissamment engagé et profondément humaniste, sans aucun des écueils qu'on accole à ces termes. Indispensable ? Indispensable !
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°40 |La Tête en noir n°145
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman français 2010
Citation
Michel n'a jamais eu de papiers, pas même une carte d'identité — de toute façon, en France, avant que le sinistre de l'Intérieur n'annonce son intention de la rendre obligatoire, seul le gouvernement de Vichy l'avait imposée.