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Inédit
Tout public
192 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-35227-041-6
Coll. "L'Invitation au noir"
Le "polar dégraissé" fait des émules...
Face à l'échec de sa vie, Richard Lenoir décide d'en finir... lorsqu'un 4x4 emboutit sa voiture, l'envoyant à l'hôpital. Un messager nommé Conteur lui apprend que le responsable n'était pas n'importe qui, mais le fils de Solonik, un caïd notoire. Comme il a perdu la vue dans l'accident, Conteur lui propose un marché : ses cornées contre une icône qui est son seul trésor — et s'il refuse, ils se retourneront sur sa fille. Mais pour Lenoir, ce n'est que le commencement...
Amis lecteurs qui en avez assez des pavetons s'écroulant sous leur propre poids et du tirage à la ligne éhonté, ce roman est pour vous. Révélé avec l'excellent Fille de sang, Michel Chevron s'inscrit ici, dans la lignée d'un polar dégraissé à la Colin Thibert avec une histoire qui va directement à l'os, sans l'ombre d'une digression inutile. Somme toutes, on revient là aux origines du genre bien avant qu'il ne devienne respectable, lorsque d'après la légende, les éditeurs sabraient tout ce qui faisait "littérature"... Le tout à travers une intrigue mouvementée qui ne cesse de se retourner sur elle-même, aux personnages pittoresques (un chauffeur de taxi mal embouché, des acteurs de porno faisant tueurs à gage au noir) et qui, au final, s'avère très bien maîtrisée. Certes, ce parti-pris stylistique est risqué, et il ne faut pas décrocher un seul instant de peur de rater un épisode parfois troussé en quelques lignes. Résultat, ce roman se lit d'une traite, en apnée, ne serait-ce que pour découvrir le rapport entre toutes ces turpitudes et une esclave romaine. Pas le roman du siècle, mais Michel Chevron revient à la source du genre noir (Icônes est plus noir que thriller, contrairement à ce que proclame la couverture : pas l'ombre d'un tueur en série ou d'une conspiration diabolique dans tout ça), et quelque part, ça fait du bien...
Citation
Et le temps s'écoula comme il s'écoule à l'hôpital, ponctué de claquements de portes, de conciliabules feutrés, d'encouragements falsifiés à l'adresse des moribonds, du ballet des chariots dont chacun a sa touche et son parfum singulier.