La Sanction

Et dans cette délicieuse incertitude de l'instant, un sentiment nouveau, une forme de joie douce et voluptueuse m'étreint. Empli de gratitude, je songe alors à Siddhârta. Grâce à lui, j'ai rempli mon office ici-bas. Oh, pas grand-chose.
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Roman - Espionnage

La Sanction

Sportif - Tueur à gages MAJ vendredi 04 juin 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9,5 €

Trevanian
The Eiger Sanction - 1972
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Rosenthal
Paris : Gallmeister, avril 2010
38 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-35178-503-4

Ascension finale vers la mort

Jonathan Hemlock est un homme un peu particulier. Professeur d'art, ancien alpiniste chevronné et renommé, il vit dans une église, entretient des relations d'un soir avec de jolies femmes qui s'extasient toujours après sur la spécificité de ses yeux, et a pour voisine une vraie Lolita, mais vierge, qui ne cesse de le harceler en vain. Jonathan Hemlock est surtout un amateur d'art. Il collectionne les œuvres de tous genres qu'il achète sur le marché des objets d'arts volés. Son salaire de professeur ne peut évidemment pas suffire à assouvir son onéreuse passion, alors Jonathan Hemlock a un autre métier, une autre vie : il travaille pour l'organisation CII dirigée par Dragon. Il est chargé des sanctions. C'est un tueur à gages de tueurs d'espions. Ce qu'il souhaite être sa dernière mission va l'amener à rechausser ses crampons et affronter le terrible sommet de l'Eiger en compagnie de trois compagnons de cordée dont un, mais lequel ?, est sa cible.
Livre culte d'un auteur dont de nombreux pans de la vie restent obscurs et qui a été adapté à l'écran par Clint Eastwood en 1975, La Sanction est assez atypique et déséquilibré. La première partie, celle qui plante des personnages truculents comme Dragon, ancien Nazi albinos, qui vit à l'écart de la moindre bactérie et dans le noir, ou encore Cherry la voisine avec laquelle Jonathan Hemlock joue à un jeu érotique à damner le moindre mâle même pas en rut, est de toute beauté. Un style caustique, une façon de décrire l'univers de Jonathan Hemlock, son absence d'états d'âme rendue à la perfection. On se dit que la suite va aboutir à un merveilleux roman d'aventure avec rudesse du froid, de la glace qui colle à la barbe, dérapages incontrôlés, gerçures en veux-tu en voilà... et surtout cette angoisse de savoir qui des trois dans ce Cluedo alpin est le coupable. Après l'incontournable transition avec remise en forme de l'aventurier auprès de son compagnon de toujours, et l'apparition de l'ennemi juré dont on se débarrasse certes avec fioritures, c'est l'heure de l'escalade finale. Le temps de se rendre compte que Trevanian a une dent contre les Helvètes (quand le ridicule a le talant de Trevanian, il n'est plus ridicule du tout), et voilà les quatre gusses qui entament une escalade qui sera on s'en doute fatale a beaucoup, mais Trevanian a cet instant escamote. Du bel ouvrage, qui aurait gagné s'il y avait eu plus de densité dramatique pendant l'escalade, et qui telle une dégringolade s'offre un final d'une noirceur qui ressort d'autant plus que la neige est blanche.


On en parle : La Vache qui lit n°130

Citation

Avec une réaction que le Centre d'Entraînement aurait applaudie, il fourra dans sa bouche la tablette de chewing-gum encore dans son emballage et l'avala juste au moment où on lui défonçait l'arrière du crâne.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 31 mai 2010
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