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Inédit
Public averti
484 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-1638-9
Coll. "Thriller"
Actualités
- 13/07 Prix littéraire: L'Embouchure a son prix policier
- 16/09 Prix littéraire: Les élus de la sélection estivale du prix polar SNCF
Les lecteurs ont choisi, parmi les six romans sélectionnés pour le vote estival, Cadres noirs de Pierre Lemaître (Calmann-Lévy) dans la catégorie "polar français" et L'Écho des morts de Johan Theorin (Albin Michel) dans la catégorie "polar européen").
Les votes pour élire les lauréats de l'automne sont ouverts jusqu'au 7 décembre 2010. Les lecteurs peuvent s'inscrire sur le site du prix pour participer et désigner leur roman préféré dans la liste suivante :
Polar français
- Cauchemar périphérique de Karim Madani (Philippe Rey)
- Je ne vous aime pas d'Éric Cherrière (Le Cherche-Midi)
- Le Cul des anges de Benjamin Legrand (Le Seuil)
Polar européen
- Ça aurait pu être le paradis de Camilla Grebe et Asa Traff (Suède - Le Serpent à plumes)
- Le Chuchoteur de Donato Carrisi (Italie - Calmann-Lévy)
- Rupture de Simon Lelic (Angleterre - Le Masque)
Liens : Cadres noirs |Le Cul des anges |L'Écho des morts |Rupture |Cauchemar périphérique |Pierre Lemaitre |Johan Theorin |Karim Madani |Éric Cherrière |Benjamin Legrand |Simon Lelic
Noir c’est noir… jusqu’au bout !
Toulouse connaît une série de meurtres particulièrement sadiques : mutilations, viols, rien n'est épargné. Seul le policier sur le retour Pierre Balési soupçonne un tueur en série, le pire qu'ait connu notre pays. Lui et Richard, le légiste hanté par ses propres démons, iront jusqu'au bout...
Au moins, le titre est éloquent : Éric Cherrière n'est pas là pour être aimé, il est là pour fouiller dans les tréfonds de l'âme humaine, gratter les plaies mal refermées et soulever les pierres pour voir ce qui se cache en dessous. Á côté, Frank Thilliez écrit pour la "Bibliothèque rose" ! Il faut être sacrément blindé pour supporter toute cette noirceur ou rien n'est épargné, pas un détail sordide, pas une MST ou un avilissement du corps et de l'âme, le tout à travers la figure la plus éculée qui soit, celle du tueur en série (les pages sur notre meurtrier trouvant l'amour semblent être un clin d'œil à Dragon rouge). Et pourtant, l'auteur trouve un équilibre et s'arrête au seuil de la complaisance ou du maniérisme comme le prônaient certains excès du néo-polar, avec une maîtrise impressionnante pour un premier roman. Si l'écriture est travaillée, très factuelle avec beaucoup de dialogues, elle reste au service de personnages meurtris, de ces couples que plus grand-chose ne retient sinon l'habitude à ce monstre qui tue parce qu'il ne sait rien faire d'autre en passant par un pathétique adepte du SM né avec une profonde fêlure mentale. Et donc, au fil de ces nombreuses pages, ce roman de la déchéance ordinaire finit par devenir une œuvre profondément, intrinsèquement humaniste, avec des passages d'une troublante poésie, jusqu'à un final haletant. Certes, il ne peut pas être au goût de tout le monde — et n'est pas fait pour — mais en ces temps de best-sellers préformatés et consensuels, le simple fait que ce livre ait le droit d'exister et, on l'espère, de trouver un public est réconfortant. Pour lecteurs avertis !
Citation
La pièce vacille autour de Pierre. Une image échappée du passé aspire ses souvenirs et il revoit le médecin de sa femme leur annoncer qu'elle ne passera pas l'hiver. Il se dit que c'est loin, tout ça. Il se dit aussi qu'il aurait dû casser la gueule au docteur. Ça lui aurait fait du bien.