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Grand format
Inédit
Public averti
484 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-1638-9
Coll. "Thriller"
Actualités
- 13/07 Prix littéraire: L'Embouchure a son prix policier
Très exactement du côté de Toulouse : les policiers de Haute-Garonne, inspirés par le fameux prix du Quai des Orfèvres, ont décidé de créer leur prix littéraire, baptisé prix de L'Embouchure. Rien à voir avec le caractère "bien" ou "mal" embouché de l'agent de sécurité habilité à enregistrer vos plaintes et autres mains courantes... il s'agit simplement d'une référence au nom du boulevard qui longe le commissariat central de Toulouse.
La récompense a été créée à l'initiative de l'Amicale du personnel de la police de Haute-Garonne ( APPN31) et sera décernée à un roman policier régional. Certains des membres de l'Amicale se sont constitués en comité de lecture et ont d'abord sélectionné neuf polars parus au cours de l'année 2010. De ceux-là ils en ont retenu quatre dont la liste vient d'être rendue publique :
- Le Bourreau de Puigcerdà, de Daniel Hernandez (Mare Nostrum)
- Soupe tonkinoise, de Jan Thirion (TME)
- Toulouse vertigo, de Marie-Christine Janton (Les Nouveaux Auteurs)
- Je ne vous aime pas, d'Éric Cherrière (Le Cherche Midi)
Le comité de lecture annoncera son choix lors du prochain festival international des littératures policières, organisé par l'association Toulouse, polars du Sud, qui se déroulera en octobre prochain.
L'auteur du roman élu recevra un Ipad en guise de récompense, précise l'article publié sur le site du journal La Dépêche. Ce bel objet hi tech a, paraît-il, inspiré le dessinateur Jiho, qui a réalisé l'affiche du prix...
Liens : Soupe tonkinoise |Jan Thirion |Éric Cherrière |Toulouse, polars du Sud - 16/09 Prix littéraire: Les élus de la sélection estivale du prix polar SNCF
Noir c’est noir… jusqu’au bout !
Toulouse connaît une série de meurtres particulièrement sadiques : mutilations, viols, rien n'est épargné. Seul le policier sur le retour Pierre Balési soupçonne un tueur en série, le pire qu'ait connu notre pays. Lui et Richard, le légiste hanté par ses propres démons, iront jusqu'au bout...
Au moins, le titre est éloquent : Éric Cherrière n'est pas là pour être aimé, il est là pour fouiller dans les tréfonds de l'âme humaine, gratter les plaies mal refermées et soulever les pierres pour voir ce qui se cache en dessous. Á côté, Frank Thilliez écrit pour la "Bibliothèque rose" ! Il faut être sacrément blindé pour supporter toute cette noirceur ou rien n'est épargné, pas un détail sordide, pas une MST ou un avilissement du corps et de l'âme, le tout à travers la figure la plus éculée qui soit, celle du tueur en série (les pages sur notre meurtrier trouvant l'amour semblent être un clin d'œil à Dragon rouge). Et pourtant, l'auteur trouve un équilibre et s'arrête au seuil de la complaisance ou du maniérisme comme le prônaient certains excès du néo-polar, avec une maîtrise impressionnante pour un premier roman. Si l'écriture est travaillée, très factuelle avec beaucoup de dialogues, elle reste au service de personnages meurtris, de ces couples que plus grand-chose ne retient sinon l'habitude à ce monstre qui tue parce qu'il ne sait rien faire d'autre en passant par un pathétique adepte du SM né avec une profonde fêlure mentale. Et donc, au fil de ces nombreuses pages, ce roman de la déchéance ordinaire finit par devenir une œuvre profondément, intrinsèquement humaniste, avec des passages d'une troublante poésie, jusqu'à un final haletant. Certes, il ne peut pas être au goût de tout le monde — et n'est pas fait pour — mais en ces temps de best-sellers préformatés et consensuels, le simple fait que ce livre ait le droit d'exister et, on l'espère, de trouver un public est réconfortant. Pour lecteurs avertis !
Citation
La pièce vacille autour de Pierre. Une image échappée du passé aspire ses souvenirs et il revoit le médecin de sa femme leur annoncer qu'elle ne passera pas l'hiver. Il se dit que c'est loin, tout ça. Il se dit aussi qu'il aurait dû casser la gueule au docteur. Ça lui aurait fait du bien.