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Inédit
Paris : Michel Lafon, mai 2010
illustrations en couleur ; 32 x 27 cm
ISBN 978-2-7499-1238-7
Actualités
- 17/09 Salon: Hommage à Frédéric Dard à Besançon (25)
La ville de Besançon dans le Doubs est bien connue des amateurs de polar pour son festival annuel des littératures policières, noires et sociales, organisé depuis plus de dix ans au seuil de l'été par l'association Pas serial s'abstenir. Voici qu'en 2010 le polar se fait bisontin hors de sa saison coutumière, à l'occasion du 9e Salon du livre "Les mots Doubs". Ce n'est pas un "salon polar" mais il se noircira à titre exceptionnel parce que l'on y rendra hommage à Frédéric Dard, disparu il y a dix ans.
Le salon 2010 occupera le parc de la Gare d'eau de Besançon du vendredi 24 au dimanche 26 septembre et sera présidé par Daniel Picouly. L'hommage à Frédéric Dard se traduira notamment par une grande exposition d'œuvres de François Boucq, qui dessine les couvertures des San-Antonio depuis dix ans, a repris celles des autres livres de Frédéric Dard et continue à collaborer avec Patrice Dard, le fils de l'écrivain qui, on le sait, poursuit les aventures du célèbre commissaire. Patrice Dard sera d'ailleurs invité à Besançon, ainsi que sa sœur Joséphine (auteur d'une biographie de son père parue aux éditions Michel Lafon). À leurs côtés, d'autres membres de la famille Dard, des amis, des proches, des amateurs et des fans... Toute une foule pour faire la fête à San-A et à son créateur.
Depuis 2002, l'on remet, dans le cadre de ce salon, un "prix du premier roman", sans distinction de genre. Les k-libristes noteront avec plaisir que, sur les huit titres de la sélection finale soumise aux suffrages du jury, trois sont des polars :
- La Traque, de Muriel et Patrick Spens (Le Cherche Midi)
- La Onzième plaie d'Aurélien Molas (Albin Michel)
- Anges, de Julie Grelley (Albin Michel)
Voilà qui réconfortera les inquiets, se demandant toujours si leur genre préféré est reconnu à ses justes valeurs littéraires...
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Le cœur des vivants
Oui, c'est vrai. Encore un livre sur Frédéric Dard. Entre les articles, les études, les rééditions, difficile de passer à côté de cette année commémorative. Sauf que là, c'est certainement l'ouvrage que tout le monde attendait depuis dix ans. Depuis que le Dabe a eu la mauvaise idée de lâcher la rampe. Ce livre, c'est celui de sa plus jeune fille, Joséphine. Une fille avec laquelle l'écrivain a entretenu une relation si intense et si fusionnelle que ce livre vous explose à la gueule en une décharge d'amour si forte qu'elle en fait presque mal. On sort de sa lecture rincé, la boule à la gorge, les yeux humides, mais étrangement apaisé.
Cela dit, ces souvenirs s'adressent aussi bien aux inconditionnels de l'œuvre, qu'aux néophytes ou aux simples curieux. Et c'est là le deuxième tour de force de cet incontournable : faire découvrir l'homme à ceux qui pensaient tout connaître, comme à ceux qui ont ouvert le livre par hasard. Articulé autour de cinq chapitres (la famille, les amis, l'écriture, la scène, Joséphine et son père) l'essentiel de l'ouvrage est composé de documents d'une rareté inestimable : photos, lettres, originaux, composition française de Dard collégien, archives inédites... De témoignages, aussi, écrits pour l'occasion, par la famille et les amis : Robert Hossein, Antoine de Caunes, Jérôme Garcin, Frédéric Beigbeder, et d'autres. Et puis il y a les textes de Joséphine. Très simples, mais justes, poignants, nostalgiques. Elle y livre son cœur, ses souvenirs les plus intimes (pour la première fois, elle évoque l'enlèvement dont elle fut victime en 1983), y découvre son âme meurtrie sans aucune impudeur, sans aucun voyeurisme. Comment pourrait-on être obscène lorsqu'on s'adresse à son père pour lui dire qu'on l'aime ?
Le 6 juin 2000, Joséphine Dard était orpheline. Et avec elle, des milliers de lecteurs éplorés pour qui disparaissait bien plus qu'un romancier. Et les curieux de se demander comment un écrivain avait pu à ce point devenir un père spirituel, un mentor ou un frère. Dix ans plus tard, ce livre répond en partie à la question. Et tant pis pour la formule que l'auteur déteste, mais ce recueil aide à faire le deuil, tout en entretenant la flamme. Ni plus ni moins.
Merci, Joséphine Dard.
Citation
Nous éclatons en sanglots... Smoking, robe longue, champagne, mais surtout nos larmes parce que là, au milieu de cette fête, devant tout le monde, nous sommes en train de nous dire silencieusement au revoir...
Ce n'est pas l'an 2000 que nous avons fêté à Venise ce jour-là, la fin d'un siècle, d'un millénaire. La fin du monde. La fin de ton monde.