Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Sabathé, Fabienne Duvigneau
Paris : Rivages, juin 2010
304 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2117-9
Coll. "Noir", 785
Le chantage était presque parfait
Mitchell est un entrepreneur dépositaire d'un brevet, marié à une femme qui le comble et a deux enfants qui font maintenant des études. Alors pourquoi s'enticher d'une femme qui pourrait être copine avec sa fille ? D'autant que cette femme, appelons-là Cini, n'est apparue dans sa vie que pour lui pourrir sa vie. Car derrière elle, trois malfrats et un chantage en vue de le dépouiller annuellement de cent cinq mille dollars. Seulement voilà ce que tout le monde ne sait pas c'est que Mitchell a été un as de l'aviation pendant la Seconde Guerre mondiale, et que derrière un côté débonnaire voire banal, il cache une volonté de fer. Il refuse de céder au chantage alors les trois malfrats passent à la vitesse supérieure, et tuent Cini avec l'arme de Mitchell malencontreusement oubliée au fond d'un tiroir de commode à côté d'une boîte de balle, et aussitôt dérobée. Puis ils lui montrent le film de l'exécution. Mais là encore ça ne marche pas. Mitchell ne veut toujours pas payer. Et s'il ne prévient pas la police, il joue les limiers avec constance et obstination, et finit par découvrir leurs identités. Ils sont trois, il va alors mettre l'adage "diviser pour mieux régner" à profit et à sa sauce. Et mettre un terme à cette histoire de façon tout à fait immorale. Dans le même temps, un syndicaliste s'évertue à mettre le bazar dans son usine. Il ne manquait plus que ça pour que la fête soit totale.
Roman de 1974 et qui use de toutes les bonnes ficelles pour tenir le lecteur en haleine sur un rythme endiablé, Paiement cash réunit une pléiade de personnages typés à la limite du picaresque pour certains et de l'anti-picaresque pour d'autre. En effet, d'un côté il y a Mitchell haut en couleurs à qui on ne la fait pas et qui après avoir foncé sexe dressé dans la première call girl venue fonce maintenant mais tête baissée tel un taureau blessé dans une arène où trois matadors le titillent. Et de l'autre il y a trois malfrats avec trois faiblesses différentes et des niveaux de dangerosité très variés, et un syndicaliste en herbe qui lance des cocktails molotov dans les voitures du patronat (on rêve !), qui sont autant d'anti-héros par conséquent anti-picaresques. Si ça n'avait pas déjà été réalisé par John Frankenheimer en 1986, il faudrait en faire un film tant les scènes d'action se succèdent alors que les dialogues abusent de percussion, de réparties et de cynisme. Une machination associée à un chantage qui ravira les amateurs du Fugitif...
Citation
Leo, je te jure, je sais pas ce qu'on va devenir sur cette putain de terre. On lui explique la situation, on est francs, honnêtes avec lui et ce connard n'est même pas foutu de nous croire.