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Brian Freeman : profession voyeur

Jeudi 24 mars 2011 - Avec Le Voyeur, roman édité aux Presses de la Cité, Brian Freeman poursuit les aventures de Jonathan Stride. L'ouvrage, très noir, se concentre sur le trou de la serrure de cette porte qui nous empêche d'en savoir un peu plus sur les gens qui nous entourent. L'auteur, de passage à Paris, se devait au moins de répondre à cette question : voyeur or not voyeur ? Watcher ou non watcher ?
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© D. R.



k-libre : Brian Freeman, pouvez-vous en quelques mots vous décrire ?
Brian Freeman : Qui suis-je ? Je vais commencer par vous parler de ce que j'essaye de faire avec mes livres, et vous raconter une histoire qui date de quelques années, bien avant que je ne devienne écrivain. Je travaillais alors pour une compagnie et je devais beaucoup voyager à travers les États-Unis. J'ai rencontré une femme, à Kansas City, lors d'un de mes voyages. Je voyais bien que quelque chose l'ennuyait, alors je me suis décidé à lui demander ce qui n'allait pas. Vingt ans plus tôt, son ex-époux avait kidnappé leurs fille, Elle ne l'avait pas revue depuis mais s'apprêtait à le faire le week-end qui arrivait car elle venait tout juste de la retrouver. Je me suis toujours rappelé cette histoire, parce que ça a aussi été une leçon pour moi : il suffit de gratter la surface de la vie de gens ordinaires pour obtenir des histoires impressionnantes, faites de triomphes, tragédies, grâce, souffrance... Ce que j'essaye de faire avec mes livres, est d'honorer ce genre d'histoires, ainsi, je me vois plutôt du côté des auteurs qui écrivent des romans de drames familiaux camouflés en thriller. Je veux écrire des livres où le drame nait des secrets, des émotions et du passé des personnages. J'ai toujours été fasciné par ce genre d'histoires. Écrire est l'opportunité de rentrer dans la tête des gens. C'est ce que je suis, sur le papier.
Il n'y a pas de vie ordinaire. Je pense qu'il y a toujours quelque chose d'extraordinaire qui se déroule en dessous de la surface. C'est quelque chose de particulièrement vrai dans le Middle West, au Minnesota, qui est l'endroit où je vis. Les gens essayent de garder leur vie privée pour eux, cachée des autres. Vous pouvez vivre à côté de ces gens pendant des années et ne pas avoir le sentiment de les connaître à un niveau intime. Ils sont sympathiques, polis, serviables, mais ils gardent ce qu'ils sont pour eux. Ce que j'aime faire à travers mes livres, c'est explorer ce qui se passe sous la surface, et saisir ce qui dirige ces gens-là, mais qu'on ne voit pas forcément à la surface, quand on leur parle directement.

k-libre : Le titre original. Le Voyeur, n'est-il pas dans une certaine mesure une métaphore du travail de l'auteur ?
Brian Freeman : Je pense tristement que c'est tout à fait juste ! Chaque écrivain est un terrible voyeur. L'auteur est toujours en train d'espionner la vie des autres, parce que pour moi, comme je l'ai dit, je suis fasciné par ce que ressentent et pensent vraiment les gens, dernière leur rideau. J'aime l'idée d'arracher ce rideau, et d'exposer ce qui se passe vraiment dans leurs vies. Donc on peut dire justement que je suis le voyeur, mais je n'ai pas encore été arrêté !

k-libre : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ce titre peut être perçu de différentes manières avec des sens biens distincts ?
Brian Freeman : En un sens, il y a un personnage dans ce livre, un voyeur. Mais on peut dire que chaque personnage de ce livre peut endosser ce rôle, cette description. Le héros, Jonathan Stride, dont le travail de détective est comme celui d'un voyeur, rentre dans la vie privée des gens, et cherche à en extirper les secrets. Il ouvre la chasse dans les placards, à la recherche de ce que ces gens ne veulent pas montrer aux autres. Donc en un sens, dans le livre, tout le monde observe tout le monde, et en même temps se cache. Je pense que ce n'est pas une distorsion de la réalité. Nous connaissons uniquement notre propre vie, et nous avons une tendance à observer les autres, pour nous juger, et évaluer ce que nous sommes par rapport à ce que nous voyons des autres.

k-libre : Dans ce roman, vous décrivez toutes sortes de secrets familiaux, divorces, malentendus. N'est-ce pas un peu trop noir ?
Brian Freeman : Oui, j'écris des romans très noirs, intenses, et je crois émouvants. Les personnes qui me rencontrent sont souvent surprises parce que je ne suis pas particulièrement une personne très sombre dans la vie. Ce n'est pas vraiment moi, mais écrire des livres de ce genre-là me permet d'explorer des facettes peu communes. Je ne les considère pas vraiment comme noires, mais plus comme cathartiques. Je donne la chance au lecteur de voir comment il jonglerait avec ses émotions dans de pareils moments. J'écris mes livres pour mes lecteurs, et cela reste un procédé très cathartique pour moi, car je m'attache énormément aux personnages. Le Voyeur est un de mes romans les plus personnels, intimistes, émouvants. Il y a un certain nombre de chapitres, lors de son écriture, où les larmes me venaient aux yeux. C'est l'opportunité pour moi de confronter plusieurs émotions à travers le processus de l'écriture. J'ai toujours l'impression quand je trouve ces sentiments sombres au fond de moi, et que j'arrive à les faire sortir, je peux faire ressentir la même chose au lecteur.

k-libre : François Mauriac est un des meilleurs écrivains du sud-ouest français. Il avait l'habitude de montrer du doigt les secrets les plus sombres des familles, et il faut faire très attention, puisque la lecture de ses romans nous renvoie à notre propre condition. Le connaissez-vous ?
Brian Freeman : Je ne le connais pas mais c'est exactement ce que j'essaye de faire avec mes livres. Je dis toujours aux gens de lire mes livres deux fois : la première fois, je leur demande de tourner les pages très vite, pour ainsi connaitre la fin rapidement, et la deuxième fois, plus lentement, pour apprécier les choses manquées la première fois. Le livre se transforme. Cela permet de voir les scènes autrement, et d'apprécier une dynamique différente des personnages.

k-libre : Le Voyeur est aussi me semble-t-il une réflexion sur la vie américaine...
Brian Freeman : Pas seulement, une réflexion, oui mais de la vie en général. Ce que je découvre en écoutant les lecteurs du monde entier, qu'ils soient du Texas, de France ou d'Espagne, c'est qu'ils se focalisent sur les mêmes choses : l'intrigue et les personnages. Je pense que si vous faites ça bien en tant qu'écrivain, alors vous touchez une certaine universalité à propos de comment les gens vivent leurs vies, sans tenir compte de l'endroit où ils se trouvent. L'expérience de quelqu'un vivant dans une grande ville, est différente de celle de quelqu'un vivant dans une petite campagne du Dakota du Nord, mais en ce qui concerne les sujets basiques de l'amour, de la famille et du sexe – ceux qui nous rendent humains -, ils sont universels. Et, en qualité d'écrivain, ce que vous essayez de toucher, c'est ce qui connecte les gens entre eux sans tenir compte d'où ils viennent.

k-libre : Jonathan Stride est un héros récurrent qui a déjà plusieurs vies. Vous pouvez nous le décrire ?
Brian Freeman : Jonathan Stride est le héros de mes cinq premiers romans. J'utilise le terme héros en toute connaissance de cause, parce que je n'écris pas de livres avec des superhéros, ou des super-méchants. J'écris sur des personnes ordinaires, qui luttent. Et donc mon héros lutte. Il fait des erreurs, car il n'est pas parfait, et j'espère que les méchants de mes romans sont similaires, et pas seulement dirigés par un désir irrationnel de commettre des violences. Eux aussi sont des personnes ordinaires qui se retrouvent entraînées sur des pentes dangereuses et qui franchissent des lignes que nous ne devons pas franchir. Quand j'ai créé Jonathan Stride, j'ai délibérément refusé les stéréotypes du détective impassible, ironique à la Sam Spade (le personnage de Dashiell Hammett, à l'origine du roman hard boiled). Je voulais quelqu'un qui dans son cœur est passionné, et qui lutte avec ses émotions, qui l'entrainent de temps en temps sur des chemins de traverse. Ainsi sa vie personnelle est impliquée et provoque des problèmes. Ses luttes lui permettent de comprendre les victimes, et de se connecter avec leurs histoires, mais parfois il se connecte avec eux sur un plan émotionnel, et voit des choses qui ne sont pas tout à fait ce qu'elles sont. Il doit se détacher, parce que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être à propos des victimes. Le Voyeur est probablement le livre qui appartient le plus à Stride. Depuis Jamais je ne reviendrai, un lecteur m'a écrit que Stride était un personnage d'un grand secours dans les romans. Il cimente la série comme s'il était de la glue, et il donne l'opportunité aux autres personnages d'évoluer autour de lui. Dans Le Voyeur, j'ai voulu donner au lecteur une profonde compréhension de ce qui dirige Stride émotionnellement parlant. Dans mon premier roman, Jamais je ne reviendrai, avant le début de l'intrigue, Stride fait face à la récente perte de sa femme Cindy, à cause d'un cancer. Avec Le Voyeur, je voulais donner au lecteur l'opportunité de connaître Cindy en quelque sorte, même si elle a disparu depuis très longtemps. Le Voyeur se situe à la fois dans le présent et dans le passé, un crime non résolu dans les années 1970 inclut Cindy Stride, dont la sœur a été assassinée, et dans le présent, un ami de la sœur revient pour rouvrir l'enquête, et Stride se retrouve projeté à nouveau dans l'affaire. Résultat, Stride n'a pas seulement affaire à ce qui s'est passé à cette époque, en plus des implications, il doit faire face au fait que cela ressurgit dans le présent. De plus, il se rend compte que les événements de cet été-là l'ont transformé en l'homme qu'il est. Et c'est tout ce cheminement qui lui a permis de devenir détective. Dans l'idée de résoudre ce qui s'est réellement passé, Stride doit faire face aux chagrins non résolus à propos de la perte de sa femme, et l'enquête finit par créer une fracture dans sa relation présente. C'est ce qui donne au livre son noyau émotionnel. Pour Stride, c'est sa première affaire personnelle. Je ne sais pas si c'est une bonne chose qu'un thriller vous laisse en pleurs à la fin du dernier chapitre, mais c'est mon but. Je veux que mon lecteur soit un peu décomposé. À chaque fois que je lis ces dernières pages je pleure toujours, voici le cœur de ce livre.

k-libre : Pouvez-vous expliquer la relation entre Le Voyeur et la citation de Browning que vous avez en exergue du roman ?
Brian Freeman : C'est un de mes vers favori en poésie. C'était parfait pour ce livre, puisque Browning parle de sa dernière fille, comme si elle était en vie, et bien entendu, pour Stride, il s'agit de l'essence même de mon intrigue, puisqu'il doit faire pareil, face au fait que même si sa femme est morte, elle est toujours dans sa vie. Quand on rencontre pour la première fois Stride dans ce livre, il est dans un Hard Rock Café à Duluth. Il lève la tête, et il pourrait jurer que la femme qui arrive à la porte, est sa femme. Évidemment, il sait que ce n'est pas le cas, depuis le début, mais il pressent en un sens, qu'elle va ramener sa femme à la vie, qu'elle va ranimer cette période douloureuse de sa vie, et c'est le thème du roman, cette citation. Cette femme morte qui fait partie du passé de Stride, est de retour.

k-libre : Le climat revêt une importance particulière dans ce roman. Pourquoi ?
Brian Freeman : Quand vous vivez dans le Minnesota, la météo tient un rôle important dans votre vie. C'est un endroit extrême, surtout l'hiver. Donc la météo prend une place importante dans mes romans, mais c'est aussi le symbole de ce qui se passe dans la vie des personnages, de la volubilité des émotions, et cela se reflète dans la multiplicité de leurs environnements naturels. Une raison pour laquelle j'ai situé le roman à Duluth est qu'il y a des environnements extrêmes dans les drames, comme dans l'environnement de la ville, et cela fait écho à l'action qui s'y déroule. Duluth a une sorte de gloire passée, c'est une ville qui durant le XIXe siècle était glorieuse, riche et glamour, mais tout ça est parti. Quand vous allez dans les vieilles rues, il y a toujours ces grandes maisons victoriennes, qui reflètent cette gloire fanée. Il y a une sorte de douleur à Duluth, car ses meilleurs jours sont derrière elle, et cette nostalgie est un bon reflet de ce qui se déroule dans mon livre.

k-libre : Un de vos personnages est doté d'un handicap. Est-ce quelque chose auquel vous êtes sensible voire confronté ?
Brian Freeman : Je n'ai pas d'expérience personnelle du handicap, mais c'est mon travail de me projeter dans le cœur et l'âme de ces gens qui y ont affaire, et j'ai essayé de capturer, pas uniquement dans le personnage de la jeune fille, l'essence de quelqu'un qui est plus âgé, mais à la fois qui a toujours l'innocence d'une petite fille, qui doit faire avec le regard de ses parents, essayant de l'aider dans le monde. Cela a été l'intrigue secondaire la plus dure à écrire de tous mes livres, parce que cette histoire finit tragiquement sur plusieurs niveaux, et j'ai eu des lecteurs contrariés parce que je ne donnais pas beaucoup d'espoir ou de joie à la fin de cette intrigue. Les choses ne fonctionnent pas toujours comme l'on voudrait quelles marchent. Le challenge pour moi est de capturer les émotions, et de les faire ressentir vraies, authentiques. Dans un de mes autres romans, une détective interviewe une mère qui a perdu un enfant apparemment dans un accident, et un lecteur m'a écrit en me demandant si ma femme et moi-même étions passés par là, puisque ce lecteur et sa femme avaient en effet perdu un enfant. Il m'a dit que ce chapitre avait capturé toute l'essence de ce qu'on ressent à cette occasion, qu'il pensait que nous étions aussi passés par là. Heureusement que non. À la lecture de ce mail, j'ai ressenti beaucoup de fierté, car en tant qu'écrivain j'avais réussi à entrer dans la tête de ce personnage au point que le lecteur y retrouve ses propres émotions. C'est que j'essaye de faire dans toutes les situations.

k-libre : Comment écrit-on un roman qui évolue sur plusieurs strates temporelles ?
Brian Freeman : C'était un roman très difficile à structurer, puisque je savais que je devais amener le lecteur dans des scènes du passé où Stride pouvait ne pas être. Il a fallu lutter, et j'ai donc développé le concept du "livre dans un livre". J'utilise le livre que Tish, un des personnages, écrit afin de ramener le lecteur dans beaucoup d'éléments survenus dans le passé, et commence à révéler les secrets de cette période. Bien entendu, il faut aussi lire ça en se demandant si Tish est fiable, car c'est un personnage qui possède aussi ses secrets. Vous lisez ces passages, et cela vous renvoie aux années 1970 en même temps que cela vous donne à la fois des indices sur ce qui se passe dans le présent.

k-libre : Est-ce que la batte de baseball est l'arme du crime par excellence ? Sinon, quel serait votre arme favorite pour un crime parfait ?
Brian Freeman : Ma batte de baseball est par essence l'arme du crime - parfait ou pas. Je ne passe pas beaucoup de temps sur le moment de la mort délibérément. Il y a des auteurs pour qui le "comment" du meurtre est important. Parfois, cela fait parti du puzzle. Je ne fais pas partie de ces auteurs. J'essaye de me focaliser sur le "pourquoi" plutôt que sur le "comment" s'est arrivé. J'essaye de ne pas passer trop de temps sur l'instrument de violence. Cela peut être insignifiant. Dans le cas de la batte de baseball, c'est avant tout un symbole de violence explosive. Tirer sur quelqu'un, c'est pratiquement un acte fait de sang-froid, mais c'est aussi limite un acte insignifiant. Pour prendre une batte de baseball, et frapper avec la tête d'une jeune fille, cela suggère un degré de passion, de rage, d'émotions. C'est très différent. C'est pourquoi ce crime prend cette place. De cette façon, cela montre quelqu'un d'enragé, en opposition à quelqu'un de cruel et calculateur. J'aime que la nature du crime reflète celui qui le commet. J'ai envie que ça prenne part au puzzle psychologique, et non à la façon du Cluedo - le colonel avec le chandelier dans le salon.

k-libre : Vous n'avez jamais voulu tuer quelqu'un ?
Brian Freeman : Seulement quelques critiques ! Non mais mon attachée de presse m'a dit un jour que si je tuais quelqu'un cela nous ferait beaucoup de publicité ! C'est un peu bizarre pour un écrivain de polar, mais je suis un non violent passionné. Il y a certains auteurs de polar qui possèdent une fascination malsaine pour les armes à feu, et ils deviennent quelque peu experts en la matière : arme, calibres... Ce n'est pas moi. J'essaye de passer le moins de temps possible là-dessus dans mes livres. Je pense que la morale de l'histoire est que vous devez essayer d'éviter la violence, repérer les symptômes, empêcher les crimes, et rattraper les gens avant qu'ils ne sortent des rails et que de mauvaises choses arrivent. Donc non, je n'ai jamais eu ce genre de tentation, même si je comprends ce qui se passe dans la tête de ces personnes.

k-libre : Y a-t-il une nouvelle façon d'écrire les romans de crime ?
Brian Freeman : Bonne question. Je ne sais pas s'il y a une nouvelle façon, néanmoins il y a une nouvelle approche. Il y a toujours une quantité de détectives héros, comme Sam Spade, le héros mâle, détaché des émotions, avec une vie sexuelle, mais pas de sentiments... Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme ça. Les gens que je connais ne traitent pas leurs émotions ainsi, suivant ce qui se déroule autour d'eux. Je crois qu'écrire sur des personnes ordinaires, à qui il peut arriver des choses extraordinaires, me parait plus résonner avec la vie du lecteur, plutôt que le héros qui n'est jamais fatigué, et dont le trench-coat n'est jamais taché.

k-libre : Qui verriez-vous adapter votre roman au cinéma ?
Brian Freeman : J'aimerais donner une copie de Le Voyeur à Guillaume Canet. Je pense qu'il devrait le lire ! Le challenge d'adapter le livre réside dans la complexité de le faire tenir dans un film de quatre-vingt dix minutes. Ce serait merveilleux de voir un de mes livres devenir un film. Mais je sais que certains de mes lecteurs, qui sont passionnés, détestent les adaptations cinématographiques. J'aimerais cependant voir ça. Il faut l'envisager comme une expérience artistique différente. À titre personnel, je n'ai jamais pensé à écrire de scénarios. Bien sûr, si un jour on me propose de le faire, je le pourrai, mais j'apprécie trop la richesse d'écriture d'un livre, et l'on ne peut se focaliser sur tous les personnages dans un film, il faut s'en tenir à deux, voire trois.

k-libre : Enfin, pouvez-vous nous divulguer un indice sur le sixième tome ?
Brian Freeman : Tout ce que je peux dire c'est que la fin de ce roman affecte profondément Stride, et perturbe sa vie sentimentale. J'ai promis à mes lecteurs que je ne tuerai jamais Stride. À partir du moment où le livre est édité, vous partagez un peu la propriété du personnage avec le lecteur. Mais je doute de lui donner une fin heureuse.

Questions préparées par Laurent Greusard et Julien Védrenne.
Propos aimablement traduits par Julie Védrenne.


Liens : Brian Freeman | Le Voyeur Propos recueillis par Julien Védrenne

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