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Grand format
Inédit
Tout public
248 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-917897-01-0
Les futurs radieux
Nous sommes dans un futur proche et possible. Le capitalisme a définitivement vaincu les autres idéologies. Le monde est recouvert de tours de bureau. Les travailleurs naissent en couveuse puis sont apportés dans les bureaux. Là, travaillant devant des ordinateurs des journées entières, ils recoivent un salaire qui leur permet de commander sur l'ordinateur des armes et des moyens de défense. Car chaque service, chaque étage, chaque bloc de travailleurs est un groupe qui doit lutter pour sa survie contre les autres groupes (mais attention, uniquement durant les pauses). À chaque groupe d'inventer sa stratégie, ses attaques, ses alliances pour vaincre et accroitre son espace vital : gagner quelques mètres carrés de bureau qui augmenteront le prestige et empêcheront la chute ultime, la sortie de la tour pour la "découverte" périlleuse du dehors !
Au-delà des tours, les riches aux alliances matrimoniales complexes sont l'objet de l'attention des derniers journaux qui restent. Parfois, les patrons viennenent apporter leur aura aux ouvriers, dans une visite éclair.
Suivons un groupe de ces travaillants, parfaitement intégrés. Ils ont réussi à s'entendre, à développer des armes, à peaufiner leurs défenses, à survivre aux attaques, aux dépressions : quand quelqu'un déprime il se jette du haut de son étage et les frais de réparation de la vitre sont ponctionnés sur ses collègues. Un des travaillants vient de mourir et son box, lieu où il vit et travaille, est idéalement placé pour devenir l'objet de convoitise. Il reste à attendre le remplaçant et le gagner à son clan...
Mais l'homme qui arrive est une bizarrerie. Est-ce un piège du capitalisme ? Un rebelle au système ? Voilà un roman réellement noir. Métaphore poussée à l'extrême d'une situation que nous voyons poindre aujourd'hui, déjà critiquée dans quelques romans de SF. Les Travaillants est une vision de l'intérieur, de l'un de ses soldats du futur qui raconte comme s'il la vivait une situation parfaitement normale. Au long du texte, on ne verra jamais de révolte, de résistance organisée mais une bagarre selon le suivi des règles édictées. Courtois signe là un texte brillant qui sans toucher à rien, sans prendre partie de manière flagrante, uniquement en décrivant une situation étrange comme si elle était d'une banalité affligeante, en rend toute la saveur. La tension monte en crescendo jusqu'à une bataille finale qui évoquera pour les plus anciens les scènes d'ouverture du Sens de la vie. Il est presque dommage que dans la production pléthorique actuelle et la multiplication des éditeurs ce texte risque de passer à coté de lecteurs qui y trouveraient de bien belles pages sur leur propre condition.
Citation
Les corps des suicidés continuent de tomber avec irrégularité derrière les vitres du bureau.