Contenu
384 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-916628-89-9
Coll. "Fiction documentée"
Les terroristes morts se ramassent à la pelle
Arno Fugiers est un ancien soldat embarqué dans la guerre en Irak. Sniper, il a tué des innocents et depuis vit de sa retraite en passant son temps à boire, à se droguer et à coucher avec des prostituées. Mais la rencontre d'un vieil ami, commissaire de police, va changer la donne. Il va se trouver impliqué au sein d'un grave et vaste complot.
Opération Goliath s'inscrit dans la tradition du thriller où un personnage, ici armé de qualités physiques importantes, doit se débrouiller face à une menace qui pèse sur le monde libre. Ici, l'auteur a délibérément et réellement tout centré sur Arno Fugiers que nous suivons de bout en bout. Habituellement l'aventure permet également de transformer le héros, même si ici une pirouette finale semble montrer qu'il va rester le personnage amer, cynique et cependant joyeux qui se démène sur près de trois cents pages.
Car, si souvent, dans ces thrillers, amoralité et cynisme, pressions diverses sont le gagne-pain des méchants, ici, les "gentils" pratiquent, avec humour et distance, les mêmes armes : Arno Fugiers a besoin d'un renseignement ? Il n'hésite pas à tirer une balle dans le genou d'un adversaire pour le faire parler, à s'acoquiner avec la pègre pour obtenir des informations. Un proverbe dit qu'il faut une cuillère au très long manche pour manger avec le diable, Arno Fugiers utilise, lui, de toutes petites cuillères pour sniffer la poudre octroyée par la mafia. Il faut bien reconnaitre qu'autour de lui, les forces des services secrets ou les "méchants" de l'histoire n'utilisent pas, non plus, de la dentelle : nul besoin de Laurence Boccolini pour chasser le maillon faible, une grenade incendiaire est plus efficace. Quand aux "gentils", ils disposent de toutes les ressources d'espionnage pour convaincre les langues de se délier en échange de silences sur des parties fines avec enfants...
Ce qui ressort de ce roman, outre une intrigue rapide, une action sans cesse rebondissante (le principe de la série est que après le texte, un complément journalistique d'une vingtaine de pages développe les informations réelles qui ont servi de base au roman), c'est l'humour et la légèreté avec lesquels Denis Alamercy écrit et développe son histoire. Si cela enlève un peu du suspense et de l'angoisse, cela a le mérite d'alléger l'ambiance et de créer une joie contagieuse qui permet de dévorer le livre en quelques heures.
Nominations :
Prix Cinécinéma Frisson 2011
Citation
Le terrorisme en dehors du fait que c'est moralement répugnant, est une plaie pour les affaires, déclara le mafieux en signe d'assentiment.