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La douceâtre torpeur des rives du lac Léman
Une vieille dame toute seule dans sa grande maison retrouvée morte en bas des escaliers. Accident ? Crime ? Un commissaire au bord de la retraite et un journaliste entre un amour local et un rêve d'évasion sexuelle dans les pays baltes, vont tourner autour des suspects possibles.
Le récit se déroule en Suisse. Est-ce l'influence alémanique de Maigret sous prozac ou d'un inspecteur Derrick, mais toujours est-il que l'intrigue policière reste cantonnée au second plan. Outre les deux "enquêteurs" le roman tourne autour des aventures d'un chauffeur de taxi, et d'une ancienne cosmonaute qui est tombé enceinte dans l'espace (!). De nombreuses fois, le lecteur sent une piste qui commence puis tout se délite et l'on part vers un autre personnage, un suspect.
Le texte s'ouvre avec un mystère : une jeune femme revient de l'espace et elle est enceinte, sans que cela soit possible. Le bébé se révèle être surdoué... Puis ces personnages disparaissent et ne reviennent qu'au milieu du roman, uniquement comme propriétaires d'une maison achetée au fils de la morte. Et tout est à l'encan.
Si le roman dépassait les six cents pages, s'installant dans le soin du détail d'une vie provinciale suisse et donc calme, dans les accrocs qui existent entre la volonté d'une vraie vie et ces faux-semblants, cela pourrait avoir un intérêt pour le lecteur appréciant les exercices littéraires et les volontés de renouveler le genre. Mais Bernard Peitrequin n'a pas fait ce choix malgré des apartés inexistants et un style qui aurait pu éclairer cette possibilité. L'ensemble est voulu, et nous sommes plongés dans l'atmosphère de flou et de doute dans lequel se noient les policiers, dans la douceâtre torpeur des rives du lac Léman, dans les brumes qui cachent les turpitudes des familles bourgeoises helvétiques, dans ces demie-teintes qui ressemblent tellement à la neutralité de nos chers voisins, entre le gris clair et le gris foncé, à l'instar d'un Toutes peines confondues, film lui aussi situé en Suisse.
Citation
Depuis son enfance passée entre cultures maraichères, pépinières, jardins et vergers, le commissaire Chamorel était sensible à toute forme de végétation.