L'Épouvantail

Il lui est alors venu à l'esprit que ce n'est pas par hasard si l'âge vous prive des plaisirs de la vie, vous ôte petit à petit tout ce qui vous procure de la joie ou que vous considérez comme allant de soi. C'est pour éviter qu'il faille entendre raison, le moment venu. Ce jour-là, vous serez prêt, parce que tout ce qu'il y avait de bon dans votre vie en aura disparu.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Policier

L'Épouvantail

Tueur en série - Scientifique MAJ samedi 04 décembre 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,8 €

Voir plus d'infos sur le site polarmag.fr (nouvelle fenêtre)

Michael Connelly
The Scarecrow - 2009
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Robert Pépin
Paris : Le Seuil, mai 2010
492 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-02-092385-9
Coll. "Policiers"

Un épouvantail bel et bien vivant

L'avènement d'Internet a joué de mauvais tours à la presse écrite. Le L.A. Times est un journal comme un autre. Il subit la crise de plein fouet. Les propriétaires se succèdent et les plans de restructuration en font de même. Avec ses galons de journaliste chevronné chargé des affaires criminelles, on pourrait penser que Jack McEvoy est un élément majeur, et par conséquent au-dessus des mauvaises surprises. Pas du tout. Non seulement il est licencié, mais en plus il doit montrer les ficelles du métier à Angela Cook, celle qui doit le remplacer, et fera économiser cinq cents dollars hebdomadaires au quotidien. Un coup de fil intempestif d'une grand-mère au langage fleuri va alors venir chambouler cette logique purement économique. Alonzo Winslow, seize ans et déjà dealer, a eu le tort d'emprunter une voiture abandonnée, clé sur le contact et cadavre d'une femme accro à la drogue dans le coffre. La police a eu vite fait de résoudre une enquête qui vous fait chaud au cœur et remonter les bonnes statistiques. Jack McEvoy et Angela Cook vont enquêter ensemble, puis très vite chacun de leur côté (elle a les dents tellement longues qu'elles rayent le ciment du parking souterrain), et puis Angela va avec la fougue de la jeunesse cliquer sur le mauvais site au mauvais moment, et se retrouver aux prises avec L'Épouvantail, un tueur en série, qui jusqu'à présent besognait en paix ses victimes. L'homme est un vrai professionnel de la sécurité informatique. Il traque ses proies, apprend tout d'elle, et elles, de leur côté, finissent la tête dans un sac en plastique attaché par une ficelle : difficile après de respirer. Une fois débarrassé d'Angela, Jake se tourne vers Rachel Walling, l'agent spécial du FBI dont il est toujours amoureux. Il n'a plus de cartes de crédit (de toute façon, ses comptes en banque ont été vidés au profit d'une association caritative), et son téléphone portable est bloqué. La chasse au chasseur est alors ouverte, et réserve quelques surprises, bonnes et moins bonnes... Heureusement, pour le couple reformé, la chance sourit aux amoureux audacieux...
Plus qu'une simple chasse à l'homme avec rebondissement interminable final, L'Épouvantail dresse un portrait de notre société affolant - normal pour un épouvantail. Tous les indices que l'on sème ici et là sur la Toile s'ajoutent à ceux que d'autres disséminent déjà. Car ce n'est pas simplement un roman qui met en scène un prédateur sexuel tueur en série. C'est un roman qui pose la question de la confidentialité des données, et de l'absence totale de certitudes quant à ceux qui sont justement chargés d'assurer cette confidentialité. Sans tomber dans la paranoïa la plus aigüe, on est bien forcés d'admettre qu'au final, certains ont la main sur tout, et que dans un monde à la technologie très évoluée, en dernier ressort on n'a pas d'autre choix que de faire confiance à des inconnus qui peuvent avoir accès aux moindres détails de notre vie. Á partir de là, on s'en inquiète ou pas. Michael Connelly, lui, met juste le doigt sur ce problème et décide de l'enfoncer là où ça fait mal, anticipant un fait divers qu'on lira un jour avec effarement. Plus qu'un roman noir, il s'agit bien d'un roman d'anticipation, que l'auteur nous écrit avec une tension narrative omniprésente teintée de sentimentalisme, et parsemé d'une douce chance (bon, sauf pour Angela mais quand on a les dents trop longues, elles finissent de toute façon par se planter dans le palais).


On en parle : La Tête en noir n°146

Citation

Lire dans les pensées, non, Rachel, mais tu sens les choses. Ce travail, tu le fais comme Magic Johnson jouait au basket. En connaissant et sentant tout ce qui se passe sur le terrain. Il ne t'a fallu que cinq minutes de conversation téléphonique avec moi pour piquer un avion du FBI et filer au Nevada parce que tu savais.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 25 août 2010
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