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Inédit
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Un roman qui se dévore
Julia Sanders débute comme journaliste. Elle apprend la mort dans un accident du fils ainé du docteur Harris. Certains évoquent un meurtre. Cela tombe bien puisqu'elle est la "fiancée" du deuxième fils. Sur les conseils pressants de sa chef de service elle va enquêter. Mais il n'est pas toujours intelligent de déterrer les cadavres d'une famille...
Commençons par le seul bémol : pourquoi une jeune écrivaine française décide-t-elle de situer son polar fantastique aux États-Unis, alors qu'il pourrait aussi bien s'inscrire dans un terroir qu'elle connait bien, où elle pourrait donner des détails vivants ? Pour le reste, Annabelle Blangier s'inscrit dans le registre des Carlene Thompson et autres Patricia McDonald.
La famille est l'occasion voire l'origine des phobies : elle cache des secrets, enterre des vivants qui ont démérité, multiplie les injustices et devant le scandale, serre les coudes en cachant les horribles vérités ! Mais un meurtre, un œil extérieur, et rien de tel que la jeune fiancée innocente qui remue les marais putrides du passé, provoque la catastrophe. Annabelle Blangier serre son intrigue en suivant pas à pas son héroïne, en évitant les clins d'œil complices aux lecteurs, en découvrant la vérité en même temps que son personnage. Du coup lorsque son intrigue va basculer dans le fantastique (un fantastique léger) cela n'apparait pas une seule seconde plaqué ou faux. C'est d'ailleurs dans la description de ces scènes de meurtres et de dérèglements qu'elle sait montrer, par le détail frappant, la plus belle part de son talent.
Là où d'autres auraient multiplié les fausses pistes stériles et visibles, les scènes sentimentales entre les protagonistes, Annabelle Blangier se contente d'offrir une intrigue serrée, une écriture stricte, au rasoir, des personnages décrits pour être plus que des silhouettes mais sans fioriture excessive. Du coup Un plat qui se mange froid apparaît comme une excellente surprise d'un auteur débutant et qui montre là de belles prédispositions.
Citation
Elle resta un instant les yeux fixés sur l'objet portant le reflet de cet unique mot écrit en grand : VENGEANCE.