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Désolé d'y être allé au couteau sur ton pied, mais faut qu'on soye certains que t'oublies pas qu'y a un prix à payer quand on vole. M'est avis que tu t'en tires bien. Y a des coins en ce bas monde où que c'est la main qu'on t'aurait coupée.
Ron Rash - Le Monde à l'endroit
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vendredi 29 mars

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Relire Albert Camus

MAJ vendredi 29 mars

Relire Albert Camus
© D. R.

16 novembre 2015 - Malheureusement, n'en déplaise à Robin Cook, il n'y a pas que les mois d'avril pour être meurtriers. Il y a eu janvier et maintenant il y a novembre. Les mots des uns et des autres ne suffiront pas à adoucir les maux de certains. Il est urgent peut-être de ne rien dire, de prendre le temps de réfléchir, de penser à ce qui s'est passé et d'en chercher les raisons. Il est surtout urgent de revenir à un certain mode de pensée que la société française et un nombre très impressionnant de ses hommes et femmes politiques ont dénigré. Se vanter de ne pas avoir lu La Princesse de Clèves est en soit symptomatique. Alors aujourd'hui que le recueillement a à peine eu lieu, relisons le dernier passage de La Peste, d'Albert Camus :

"Écoutant, en effet, les cris d'allégresse qui montaient de la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse."

"La peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse" : comment ne pas y voir une prémonition de ce qui vient de se dérouler ? Albert Camus pensait-il que Paris serait un jour à la merci de fanatiques de la frustration ? L'œuvre du romancier et penseur français est toujours autant d'actualité, de L'Étranger au Monde de Sisyphe. Certains auteurs comme aujourd'hui Kamel Daoud se sont appuyé sur ses écrits pour asseoir les leurs. C'est brillant, c'est intelligent, c'est bien écrit et c'est surtout accessible. Face à l'incurie et à l'inculture crasse, asséner une certaine culture à la française, un certain mode de vie à la française est aujourd'hui important. Comme le disait Humphrey Bogart à Ingrid Bergman dans Casablanca de Michael Curtiz, "Nous aurons toujours Paris", et c'est tant mieux.
Liens : Albert Camus | Kamel Daoud | Michael Curtiz | Robin Cook Par Julien Védrenne

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