k-libre - en marge - Le Bazaar de l'épouvante

La doyenne du hameau ne semblait pas réaliser que les villageois étaient les suspects potentiels de l'affaire du TGV. Ceux qui revinrent bredouilles de leur chasse au loup, amenés par quatre gendarmes, paraissaient gênés de se retrouver dans un commissariat, comme si vivre dans cette contrée du Jura les avaient rendus on ne peut plus farouches.
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vendredi 29 mars

Contenu

DVD - Thriller

Le Bazaar de l'épouvante

Fantastique - Psychologique - Urbain MAJ mercredi 06 avril 2022

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 24,9 €

Fraser Clark Heston
Scénario adapté de l'œuvre de Stephen King
Needful Things - 1993
Saint-Sébastien-de-Morsent : Rimini, novembre 2021
19 x 14 cm

D'Eastwick à Twin Peaks

Max von Sidow (L'Exorciste) arrive en berline Mercedes noire dans la bourgade reculée de Castle Rock ("Un lieu où vivre et grandir") pour y ouvrir un bazaar dans lequel il vend ce que les habitants convoitent le plus ("Vous n'en croirez pas vos yeux"). Il se fait appeler Leland Gaunt, mais on comprend très vite que c'est le Diable qui s'est invité dans le but de semer le germe du Mal chez les habitants. Il a tout combiné sauf qu'en face de lui se dresse Ed Harris (A History of Violence), un shérif revenu de tout et de Pittsburgh, et qu'il entend ramener les habitants sur le chemin de la raison. Le premier à entrer dans le bazaar est le jeune Brian Rusk. C'est le premier à signer un pacte pour obtenir une carte de collection dédicacée d'un joueur de base ball des Topps, Mickey Mantle. En contrepartie, il ira maculer de fientes de dindons le linge blanc qu'a étendu Polly Chalmers. Une blague de mauvais goût sauf que Polly Chalmers entretient un différend avec Nettie. Quand Brian reviendra casser toutes les vitres avec des pommes vertes (les mêmes que cuisine Nettie au dinner), Polly explosera de fureur. Premier élément tangible de la violence qui attend alors Castle Rock.

Dans une ambiance fantastique et cauchemardesque qui hésite entre Les Sorcières d'Eastwick et Twin Peaks, l'adaptation sage et classique de Bazaar, de Stephen King, par le fils de Charlton Heston offre quelques jolis moments cinématographiques (et d'autres plus scolaires). La course-poursuite dans des escaliers avec une machette contre un couteau entre Amanda Plummer (Pulp fiction) et Bonnie Bedelia (Piège de cristal) sur fond de musique classique en est assurément un. Fraser Clark Heston va puiser tout naturellement dans ses manuels cinématographiques pour filmer les nuages tout en mouvement dans le ciel, le raccourci entre le Diable et le Vampire (avec aussi deux Églises qui s'opposent), un village vu sous la coupe de ses habitants ruraux (aux traits joliment grossis). Si le Diable se cache dans les détails, et Dieu sait que Max von Sidow excelle en ce domaine, ici il montre surtout qu'il est entièrement d'accord avec Jean-Paul Sartre. L'Enfer c'est bel et bien les autres, et on comprend mieux la liste que le diable dresse sur les pages d'un petit carnet noir. Vaincu par le shérif Pangborn, le Diable repartira (d'une ville qui a subi un traumatisme apocalyptique) non sans donner rendez-vous dans le futur à son fils (la pire crainte d'un parent). Comme toujours, la menace est apaisée mais non réduite à néant (une bataille de perdue, pas la guerre). Mais comme toujours on peut espérer qu'un autre Ed Harris se dressera pour contrecarrer ses plans...

Le Bazaar de l'épouvante (1993) de Fraser Clark Heston sur un scénario de W. D. Richter d'après le roman éponyme de Stephen King. Avec : Ed Harris, Max von Sidow, Bonnie Bedelia, Amanda Plummer, Don Sainclair Davis...
Bonus. Commentaire audio de Fraser Clark Heston sur la version cinéma (VOST). Film promotionnel : featurette d'époque sur le tournage (5'37", VOST). Bande-annonce (1'56", VF/VO).

Citation

Si tu allais chez quelqu'un pour le tuer, tu passerais d'abord une demi-heure à lui casser ses carreaux ?

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 06 avril 2022
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