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10 années d'édition noire pour Jigal

Jeudi 19 février 2009 - Jimmy Gallier, éditeur passionné, a créé Jigal, une maison d'édition qui a maintenant plus de vingt années d'existence et de découvertes. Maison bicéphale mi-guide mi-romans noirs, Jigal est du Sud mais pas que. Quelques mots de Jimmy Gallier pour avoir envie de (re)découvrir les auteurs estampillés (Jigal) !
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© J. G.



k-libre : Les éditions Jigal fêtent cette année leux dix ans d'existence. Comment a débuté l'aventure ?
Jimmy Gallier : Jigal existe depuis vingt-deux ans. Et tout d'abord comme éditeur du Guide de la Musique, la bible des professionnels musique et spectacle en France.
Fin 1998 débute l'aventure "polardeuse" avec une conjonction de hasards, le désir de lancer une nouvelle collection, et la rencontre avec Del Pappas qui me fait alors lire son premier roman, Le Baiser du Congre, auquel je dis "Bingo, tentons l'aventure !" Ce premier roman (à la fois de Del Pappas et de notre nouvelle collection) ayant immédiatement reçu un accueil incroyable, tant du public que de la critique, cela nous a permis de continuer et de lancer la collection "Polar" de Jigal.

Qui est aux commandes de la maison ?
Au commande du cargo Jigal, deux personnes : Véronique Gisz (Véronique a travaillé au développement d'une des premières photothèque d'images de synthèse auparavant à Paris) et moi (ex-prof, ex-attaché de presse d'artistes, execréateur de labels, etc.).

Pourquoi avoir choisi le nom de Jigal ?
Parce qu'on le vaut bien. Plus sérieusement, Jigal vient de Ji(mmy) Gal(lier).

Avec quels premiers auteurs ?
Tout d'abord Del Pappas, puis Pierre Serisier, Maxime Vivas et enfin Maurice Gouiran. Au total, Jigal édite actuellement une quinzaine d'auteurs sans compter ceux qui arriveront demain...

Après dix ans au service du polar "en région", cette étiquette ne colle-t-elle pas trop à la peau pour exister au niveau national ?
N'oublions pas tout d'abord que nous éditions déjà des polars des suds lorsque notre société était installée à... Paris. Le succès des "marseillais" de la bande nous a vite catalogués dans le polar marseillais alors naissant. Nos choix, nos désirs, nos envies nous porteraient plutôt à l'avenir vers un polar politique, social et méditerranéen. L'identité de cette collection de polars est aujourd'hui forte et reconnue. Elle nous permet de vendre tous les jours des romans aux quatre coins de la France, il semble donc que bien au contraire, elle ne soit pas un handicap mais une force.
Et puis, sérieusement, il ne s'agit pas pour un éditeur d'être new-yorkais pour éditer des polars qui se passent à New York ou d'être du Montana pour éditer Jim Harrisson. Le plus notable dans notre "histoire éditoriale", c'est qu'aujourd'hui plusieurs de nos auteurs sont devenus des auteurs de renom, ayant une place certaine dans le paysage du polar en France aujourd'hui ! Que ce soit Del Pappas ou Maurice Gouiran dont chacun des romans (quinze à ce jour) est nommé dans les principaux prix polar (Sncf, Cognac, Intramuros, Sang d'Encre etc.). Nos auteurs ont d'ailleurs déjà reçus de nombreux prix (Prix Sang d'Encre des Lycéens, Prix Virtuel du Polar 2008, Grand Prix Polar de la ville d'Aubusson, Grand Prix Littéraire de Provence etc.)
L'essentiel est pour nous de "faire" avec force et passion. C'est ce que nous faisons tous les jours !

Quels sont les auteurs "canal historique", caux qui font le socle des éditions Jigal ? S'il y avait un livre best-seller ?
Del Pappas bien sur "un des auteurs majeurs du polar méditerranéen" avec qui nous avons publié à ce jour quinze romans. Puis Maurice Gouiran dont nous publions dans quelques jours là aussi le quinzième roman ! Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que nous cherchons à privilégier lorsque cela est possible une relation à long terme avec nos auteurs, non pas que nous soyons lent, mais travailler un roman ou un auteur chez un éditeur indépendant demande du temps, beaucoup de temps. Un best seller chez Jigal ? Oui, Le Baiser du congre de Del Pappas (plus de 25000 exemplaires vendus à ce jour. Pas mal pour un indépendant).

Jigal vient de bouleverser sa charte graphique avec de nouvelles couvertures. Il était temps d'en changer ?
Temps d'en changer non, cela ne se vit pas comme cela. Mais envie d'évoluer oui, tout naturellement. Notre précédente charte graphique, nous a permis d'être très identifiable, que ce soit des lecteurs, des libraires, de la presse etc. Aujourd'hui nous avons eu envie d'aller plus loin, d'explorer de nouveaux horizons, de lancer de nouveaux challenges. C'est tout cela à la fois, cette nouvelle charte et ces nouvelles couvertures. Moitié couleur (en rappel à nos anciennes couvertures), moitié noir et blanc pour le clin d'œil au polar, mais toujours une identité forte parce que nos polars le sont, avec des auteurs engagés et des textes forts.

Quel est le grand auteur de demain chez Jigal ?
N'ayant pas encore acheté ni caravane, ni boule de cristal, je ne me hasarderais pas aux pronostics. Mais ce qui est certain par contre c'est que nous allons continuer à bosser ardemment sur Maurice Gouiran qui est un auteur de talent et dont chacun des romans rencontre un public de plus en plus nombreux (et qui le mérite amplement, tant ses polars ont des "choses" à dire et le disent très bien !) ; sur André Fortin dont nous publions prochainement le second polar, Un été grec, une tragique histoire d'amour sur fond de dictature en Grèce. Ex juge d'instruction, ex vice-président du tribunal, André Fortin sait de quoi il parle, et ses romans, loin d'être des romans de gendarmes et de voleurs, sont des romans de société ; Zolma, un petit "jeune", deuxièmeme roman dans quelques semaines, Mistral cinglant, dont les critiques s'accordent à dire qu'il marche sur les traces de Nestor Burma ! ; et puis, par définition, l'avenir, c'est ce que l'on va dénicher demain... alors nous continuons à chercher les auteurs, les romans, les coups de cœur qui vont nous faire vibrer !

La maison d'édition emploie combien de salariés ? Elle héberge combien de collections et fait paraître combien de titres par an ?
Jigal emploie quatre salariés plus quelques stagiaires et freelance qui rejoignent régulièrement notre équipe. Deux collections. La Musique avec le Guide de la Musique et le site internet delamusique.com, et le polar avec la collection "Polar". Cela représente environ soixante-cinq titres au catalogue et six à huit parutions annuelles.

Certains auteurs/romans se vendent à l'étranger ? Y a-t-il des romans adaptés à la télévision ? Au cinéma ? Des projets en ce sens ?
Oui nous travaillons pour cela avec Pierre Astier de l'Agence Littéraire Pierre Astier et avons vendu plusieurs romans de Del Pappas en Allemagne, en Grèce et en Italie. Et ce n'est je l'espère qu'un début. Pour l'instant rien ne s'est concrétisé côté cinéma ou télévision. Nous y travaillons également, mais en la matière les prises de décision sont plus longues à se mettre en place.


Liens : André Fortin | Maurice Gouiran | Gilles Del Pappas Propos recueillis par Julien Védrenne

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