Le Bûcher d'Héraclès

Patricia ferme les yeux et un léger frisson de plaisir secoue ses épaules. Elle a beau jeu de lui faire la leçon : Chelsea n'a pas oublié comment parlait sa mère du temps où elle était pauvre, avant qu'elle décide de faire un mariage d'argent, avant qu'elle se débarrasse de son accent du Sud et de son habitude d'accabler d'injures les gens qui n'exécutaient pas ses quatre volontés.
Delilah S. Dawson - Délivrées
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 13 décembre

Contenu

Roman - Noir

Le Bûcher d'Héraclès

Vengeance MAJ jeudi 09 septembre 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

À partir de 9 ans

Prix: 5 €

Hector Hugo
Marie-Thérèse Davidson (dossier)
Élène Usdin (illustrateur)
Paris : Nathan, mars 2006
122 p. ; 19 x 13 cm
ISBN 978-209-250859-8
Coll. "Histoires noires de la mythologie", 14

Du camp des hommes...

Les douze travaux d'Hercule... Là, il en est au douzième. Il vient de triompher des onze premiers. Eurysthée ne sait plus quoi inventer pour le faire trébucher. Il faut le plus fou, le plus noir, le plus improbable : qu'Héraclès triomphe de la mort, qu'il descende aux Enfers et en ramène ce mauvais chien de nuit, Cerbère ! Héra, l'épouse trompée de Zeus, fulmine. Oui, c'est ça, c'est bien ça, qu'il s'en aille aux Enfers, sa force n'y pourra rien là-bas, qu'il périsse ! Ivre de jalousie, c'est elle qui mène cette danse de mort. Qu'il périsse ! Mais Héraclès que la folie ne rebute pas s'y lance, descend et triomphe de la mort. Il en remonte Cerbère, doux comme un agneau entre ses mains. Cerbère qu'il exhibe au grand jour, mène comme un chiot obéissant aux portes du royaume de Tirynthe. Il exulte alors devant Eurysthée. De rage, de douleur, de rancœur. Contre tout et tous, à commencer contre son père, Zeus, qui l'a abandonné, et ces Dieux qui n'ont fait de lui que leur hochet. Mais c'est compter sans la haine d'Héra, sans sa folie à elle, plus grande encore que celle d'Héraclès. Héra déloyale, qui tend un piège à la femme d'Héraclès, le livrant à une mort d'autant plus atroce qu'elle lui est donnée par ce qu'il aime le plus au monde. On a trop distingué d'Héraclès ses seuls douze travaux, pour l'enfermer dans des interprétations falotes. Le voici enfin restitué dans la subtilité et le mystère d'un mythe beaucoup plus inquiétant qu'il n'y paraissait. Car la mort d'Héraclès, dont le nom signifie clairement en grec ancien "la Gloire d'Héra", signe le triomphe de la duperie, de l'imposture, de l'hypocrisie, de la jalousie, émarge, dans une fin éblouissante, digne des plus grandes tragédies de l'Antiquité, à la fatalité de la duplicité qui pèse sur notre destin, la fatalité de la cruauté des puissants qui plombent tout l'espace où l'Homme croyait pouvoir tenir. Lui qui avait choisi le camp des hommes, meurt dans la plus épouvantable des tragédies. Mais il meurt dans les bras de son fils, porté par un souffle nouveau au moment de s'éteindre : la miséricorde, qui est le seul lieu où l'homme puisse vivre. Servi par une écriture souvent épique, Hector Hugo prodigue ici un superbe récit qui dépoussière le mythe avec une force incomparable, qui nous ferai presque oublier que le mythe d'Hercule n'a plus jamais été, en France, depuis une bonne cinquantaine d'années, qu'un thème de l'édition jeunesse.

Citation

Ce sera difficile. Il va seulement falloir tâcher de ne pas mourir.

Rédacteur: Joël Jégouzo mardi 07 septembre 2010
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page