Contenu
Sukkwan Island
Grand format
Inédit
Tout public
Thierry Janssen (lecteur)
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Laura Derajinski
Paris : Audiolib, juillet 2010
1 CD Zone 2 ;
ISBN 978-2-35641238-6
Actualités
- 07/11 Festival: Livres en tête pour David Vann
- 04/06 Auteur: David Vann à la "une"
L'auteur de Sukkwan Island - roman couronné par le prix Médicis étranger 2010 et par le prix des lecteurs de L'Express 2010 - compte parmi ceux que l'on attendra au tournant de la prochaine rentrée littéraire : les éditions Gallmeister publieront en septembre la traduction de son deuxième roman, Désolations, que la critique anglo-saxonne a déjà couvert de louanges, et l'on est toujours curieux de découvrir ce qui sort de la plume d'un écrivain après que son premier livre a obtenu un succès retentissant.
En attendant l'échéance automnale, qui verra également sortir la réédition de Sukkwan Island en format poche dans la collection "Totem" des éditions Gallmeister, David Vann honorera en France deux rendez-vous importants : il sera l'un des très nombreux invités (dont vous trouverez la liste sur cette page, où se cachent très certainement quelques auteurs k-librés) du festival Étonnants voyageurs, qui aura lieu à Saint-Malo du 11 au 13 juin, puis se rendra à Frontignan à l'occasion du 14e FIRN, qui se déroulera les 25 et 26 juin.
Liens : Sukkwan Island |David Vann |FIRN - 03/11 Prix littéraire: Prix Médicis 2010
Sukkwan Island, le livre lu
Roy, treize ans. Et Jim, son père. Lui et son père. Seuls, quelque part sur une île du sud de l'Alaska où Jim a entraîné le fils dans une quête de soi inquiétante. Un père défaillant qui voudrait assumer enfin, renouer les fils cassés. Un père borderline, enfermé dans une rationalité délirante, improvisant leur survie au cœur d'une nature hostile. Un père qui se confesse sans pudeur à son fils et se montre incapable de lui parler la langue des pères, sans parvenir à lui parler celle des fils, et qui se hisse sur les épaules du fils pour l'écraser de tout son poids de désespérance. Un père enfermé dans sa confusion. Il y avait dans ce huis clos du roman toute l'étoffe d'une interprétation théâtrale possible, avec ce père emphatique, drapé dans ses abaissements, tendant symboliquement au fils le revolver qu'il ne sait retourner contre lui. Un père dont la dérive est effroyablement restituée par l'interprétation de Thierry Janssen dans sa version livre lu. Avec son phrasé roboratif pour incarner cette dérive, introduite par une pièce musicale matée de drums accablants. Un timbre de voix dramatiquement opposé à celui, si clair, que l'acteur a choisi pour incarner la voix du fils. Et cette narration blanche, de pure dénotation pour ouvrir à leur écart vertigineux et conter l'horreur du drame qui se noue ! Il y avait moins une noirceur qu'un goût de plomb dans le roman, que le livre lu restitue sans détour, et qui en fait une œuvre audio vertigineuse, installant le malaise avec force. Belle réussite en vérité !
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°44
Citation
Roy leva les yeux. Son père était penché en avant, les bras sur les genoux, la tête baissée. Il se frottait le front. Il demeura ainsi longtemps. Roy ne trouvait rien à dire, alors il ne disait rien.
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