Un nageur en plein ciel

La mobilité asservit les étrangers pauvres dans des enclos nationaux.
Alain Tarrius - La Mondialisation criminelle
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

Un nageur en plein ciel

Social MAJ jeudi 07 octobre 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 0 €

Lorent Idir
Préface d'Abdel-Hafed Benotman
Paris : Rivages, février 2010
236 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2075-2
Coll. "Noir", 767

Nage libre

Un nageur en plein ciel est réellement un livre inclassable. Pas un roman policier, pas vraiment noir non plus...
Amar, un enfant perdu entre son père harki, alcoolique et violent ("Chante petit papa Noël ou j'te bousille") qu'il accompagne parfois sur les chantiers sur lesquels il travaille. Et sa petite bande qu'il forme avec Pois Chiche et Rico. Cette petite bande pas très méchante mais qui tâte quand même du commissariat, parce qu'il faut bien s'amuser, parce qu'il faut bien vivre, parce que la légalité est une notion abstraite et que c'est un moyen comme un autre d'avancer dans la vie. Et puis, il y a la rupture. Ce moment où l'on décide qu'il serait bien pour lui d'aller dans un sanatorium tenu par des religieuses. Il y va accompagné de sa petite sœur, lui pour soigner ses crises d'angoisses et elle parce qu'on ne sait pas trop qu'en faire. Évidemment, rien ne s'y passe bien : brimades et violences psychologiques brisent la fratrie. Amar s'y trouve isolé, mais ce n'est pas très grave, il en a l'habitude et en profite pour essayer d'apprendre à parler le canard. Parce que c'est ça aussi le monde d'Amar l'Emir, un monde où tout est à inventer, où la réalité n'est, encore une fois, qu'une notion dont les contours ne sont pas clairement définis. Nouvelle bascule. On change de narrateur. Cette fois, c'est le neveu d'Amar qui est au chevet de sa mère, dans un hôpital parisien. Il l'accompagne. Jusqu'au bout. Et c'est pour l'auteur l'occasion de nous perdre une nouvelle fois, entre les murs d'un hôpital, entre les désirs et les souvenirs du nouveau narrateur.

Lorent Idir joue avec les mots, avec le rythme des phrases, avec les sonorités, les allitérations, les énumérations. Au final, un objet littéraire non identifiable, mais assurément littéraire. Une voix qui résonne dans l'esprit d'un enfant, dans l'esprit de plusieurs enfants et dont les échos se font sur plusieurs générations. Des passages ensorcelants, d'autres plus déroutants, oui, je vous le disais, un roman inclassable et un auteur qu'il faudra suivre.

Citation

Le type derrière le bureau avait un œil plus gros que l'autre, on aurait dit que ses yeux étaient en compétition pour savoir lequel éclaterait le premier et en foutrait partout sur les murs, histoire de faire gerber tout le monde.

Rédacteur: Gilles Marchand mercredi 29 septembre 2010
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page