Patagonia Tchou-tchou

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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Aventure

Patagonia Tchou-tchou

Humoristique - Braquage/Cambriolage MAJ samedi 16 octobre 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 8,5 €

Raúl Argemí
Patagonia Chu Chu - 2005
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Jean-François Gérault
Paris : Rivages, octobre 2010
272 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2146-9
Coll. "Noir", 792

Actualités

  • 17/12 Radio: Et deux épisodes de plus, deux... (Ondes noires, de la Noir'rôde)
    La onzième saison d'Ondes noires - "L'émission polar la plus rock de la bande FM" - s'est il y a peu enrichie de deux épisodes supplémentaires que l'on peut écouter au bout de ce lien. Retour sur ondes...

    Épisode 4 - 17 novembre
    L'on a coutume d'écouter en première partie d'émission des chroniques et, cette fois, c'est un entretien qui ouvre le bal, une conversation téléphonique avec Hervé Delouche, qui vient d'être réélu président de l'association 813. Ce n'est pas cette reconduction qui vaut à 813 d'être l'objet d'une attention particulière de la part de la Noir'rôde mais le trentième anniversaire de l'association. Petite remontée aux origines, présentation de la revue et des Trophées éponymes sans oublier le site internet : Hervé Delouche brosse un beau portrait en abrégé de cette association qui est aujourd'hui un acteur déterminant dans le petit monde du noir/polar.
    Baptisée d'après le titre d'un des romans de Maurice Leblanc ayant Arsène Lupin pour héros, elle a vu le jour en 1980, dans le prolongement du premier festival français dédié aux littératures policières qui s'est déroulé à Reims. Et ses premiers membres étaient, sinon des auteurs de romans policiers, du moins des amateurs très éclairés, voire des spécialiste d'un genre alors ignoré quand il n'était pas méprisé. Même si l'horizon du paysage polar s'est considérablement modifié les raisons ne manquent pas qui justifient que l'on se mobilise encore pour défendre un genre que beaucoup continuent de snober.
    813 c'est aussi une revue. D'abord bulletin de liaison entre les membres de l'association, elle a peu à peu évolué vers l'outil de référence. Elle est, à ce jour, l'une des plus denses avec ses dossiers thématiques, ses interviews d'écrivains et autres études de fond. Un numéro spécial a été édité pour ce trentième anniversaire, où sont recensés les "cent polars préférés" des huicenttreizistes. Une petite bible pour qui voudrait débuter une "bibliothèque noire idéale" mais aussi pour le lecteur boulimique qui découvrira là deux ou trois perles ignorées de lui.
    La seconde partie de l'émission se déroule aussi au téléphone, avec au bout du fil Jean-Marc Lahérrère - on peut lire ses chroniques sur son blog Actu du noir - qui vante les mérites d'un roman argentin paru aux éditions Rivages, Patagonia Tchou-tchou*.
    "Pas vraiment un polar, plutôt un roman d'aventure, un roman social" explique Jean-Marc Laherrère, que l'on qualifierait de "road movie" s'il s'agissait d'un film au lieu d'un livre, et si l'action se déroulait sur route plutôt que sur rail. Disons, alors, que l'on a affaire à un "train novel" ?
    Raúl Argemi, Patagonia Tchou-tchou (traduit de l’espagnol – Argentine – par Jean-François Gérault), Rivages "noir", octobre 2010, 272 p. - 8,50 €

    Épisode 5 - 1er décembre
    Une première partie "tout à Jacques" qui, d'abord, adresse un beau coup de chapeau à Sébastien Gendron, dont il salue deux romans, Taxi, take off & landing – un roman soi-disant "aérien" qui débute dans un aéroport mais, en réalité, plutôt une sorte d'OVNI livresque bien difficile à étiqueter – et Mort à Denise, contribution de l'auteur à la vaste saga du "Poulpe" alias Gabriel Lecouvreur. Ainsi Jacques emboîte-t-il le pas à Bob Garcia qui, sur une autre station de radio – TSF Jazz – avait déjà fait savoir combien l'OVNI "aérien" l'avait désopilé... Avec citations et extraits à l'appui – par exemple cette description de la promise du héros : "grosse, chiante comme un CD de Florent Pagny et peu portée sur le chichi" - Jacques ne peut qu'emporter l'adhésion de tout auditeur ayant quelque envie de se décrisper les zygomatiques. Quant à l'épisode du "Poulpe", il a son zeste de références révolutionnaires – on y croise paraît-il le Che, et Fidel, mais dans un esprit plus proche des Picaros d'Hergé que de la dialectique marxiste – et semble se vouloir plus poulpesque que ses pairs : chaque chapitre porte en titre celui, détourné, d'un film fameux, par exemple "La dernière tentation du Poulpe"... Pour relever encore son enthousiasme pour Sébastien Gendron, Jacques rapproche sa plume de celle de Jean-Bernard Pouy. Peut-on ne pas être, à son tour, gagné par l'envie de se plonger dans ces deux livres ?
    Pour clore la première partie, il passe de Gendron à Chainas… via "Le Poulpe" puisque Antoine Chainas a lui aussi "fait son Poulpe", 2030 : l'odyssée de la poisse.
    En seconde partie d'émission, Corinne s'entretient avec Anne-Marie Mancels, comédienne et ancienne fonctionnaire de l'État, fondatrice des éditions Porte-voix. Elle édite des "livres à lire avec les oreilles", dont l'idée lui a été soufflée si l'on peut dire par le côtoiement de non-voyants au cours d'ateliers de lecture avec des non-voyants qu'elle a animés. Elle a ainsi découvert que beaucoup d'entre eux ne connaissent pas le braille et se fondent essentiellement sur l'écoute, d'où cette initiative de mettre des textes à leur portée en les leur proposant lus par ses soins et enregistrés sur CD. D'emblée la jeune éditrice a voulu créer deux catalogues, l'un généraliste et le second "tendance noire", centré sur la littérature de la région marseillaise. Pour l'heure, trois titres ont paru dont deux polars, Tueuse d'Annie Barrière, et Bonne mère de François Thomazeau.
    Jacques et Corinne concluent ce cinquième épisode en chœur pour saluer un auteur qu'ils affectionnent particulièrement, Ken Bruen. Ils ont donc beaucoup apprécié l'initiative des éditions Fayard - l'une des deux maisons qui éditent Ken Bruen en France, la seconde étant Gallimard - qui ont rassemblé en un recueil intitulé Une pinte de Bruen 1* quelques-uns des premiers textes de l'auteur, de ceux qu'il a écrits avant de connaître la gloire littéraire. L'on trouve dans ce recueil deux courts romans d'environ cent cinquante pages et des nouvelles dans lesquels, explique Jacques, se lisent déjà les grands traits qui caractérisent la "patte" de ce romancier irlandais. Un auteur qu'on ne lit pas pour se mettre du baume au cœur mais pour jouir "d'une très belle écriture", dit Corinne. On aura donc grand profit à acquérir ce recueil, soit pour découvrir un auteur soit pour approfondir ce que l'on sait de ses livres...
    Mais l'on pourra aussi préférer aborder un texte plus récent, par exemple la septième "affaire" de Jack Taylor, En ce sanctuaire, soigneusement présenté par Corinne.
    * Ken Bruen, Une pinte de Bruen 1 (traduit par Simone Arous), Fayard "Noir", mars 2010, 380 p. - 19,50 €.
    Liens : 2030 : l'odyssée de la poisse |Tueuse |En ce sanctuaire |Maurice Leblanc |Raúl Argemí |Antoine Chainas |Ken Bruen |Sébastien Gendron |François Thomazeau |Anne Marie Mancels |La Noir'Rôde |813 |813

Deux minutes d'arrêt

Que se passe-t-il lorsque deux bras cassés décident de prendre un train en otage pour libérer le frère de l'un des deux ? Les deux hommes en question, aux surnoms évocateurs (Butch Cassidy et Bairoletto) n'avaient certes pas imaginé que la chose serait aisée... Mais ils n'avaient pas imaginé que les otages seraient des touristes antimondialistes prêts à leur prêter main forte. Ils n'avaient pas imaginé non plus que le chauffeur du train se joindrait si facilement à eux, prompt à saisir cette occasion inespérée de se divertir, qu'un candidat à l'élection présidentielle tenait à tourner un reportage à la sortie du train, que parmi les otages se trouverait une jolie Hollandaise aux jambes blanches, un commissaire spécialisé dans les grillades à peu de frais, un mécanicien russe frappé de surdité quand ça l'arrange et, cerise sur le gâteau, une jeune femme prête à accoucher. Bref, ils n'avaient pas prévu grand-chose.
Il faut dire que Butch Cassidy se sert des mémoires du vrai Butch Cassidy qui n'est autre que son oncle ou son grand-père (sa mythologie familiale est assez floue sur le sujet), pour mener à bien son entreprise et que tout prestigieux qu'il soit, l'illustre oncle ou grand-père n'avait jamais été confronté à ce genre de situation.

La "Trochita", ce vieux petit train brinqueballant qui traverse la Patagonie est donc le théâtre d'une odyssée épique où les scènes drôles se succèdent au rythme des gares, au rythme des repas, au rythme des surprises. Tout comme ses personnages, Raúl Argemí ne recule devant rien. Embarqué dans ce drôle de western ferroviaire, il fait face à tous les obstacles, n'ayant jamais peur de jouer avec les clichés et les scènes cocasses, allant jusqu'à organiser un match de foot entre les Argentins et le reste du monde. Un roman qui se lit d'une traite, entre deux gares, et les personnes accompagnant les voyageurs sont priées de rester à bord : plus on est de fous...


On en parle : La Tête en noir n°147

Citation

Vous voyez ? Bertolt Brecht avait raison... Les Allemands ne pourront jamais faire de révolution, parce qu'ils ne peuvent pas prendre une gare s'ils n'ont pas leur ticket de quai.

Rédacteur: Gilles Marchand mercredi 01 décembre 2010
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