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288 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-35973-124-4
Coll. "Polars en Nord", 70
Ils ont touché le fond
En refermant Le Puits de la perversion, on pourrait presque jurer avoir lu du Sartre. Michel Vigneron réussit à nous donner la nausée et l'impression d'avoir les mains sales. Il nous livre une histoire sombre, glauque et sordide où l'ombre de l'inhumanité et de la perversion s'inscrivent en filigrane. Ce roman pue le réalisme et fait froid dans le dos. L'auteur, flic de profession, nous prévient en prologue. Il a épluché de nombreuses procédures d'affaires de viols, d'incestes, pour retranscrire cette ambiance pesante, dans laquelle le lecteur est plongé dans une position de voyeur. On suit Patrice Orca, flic désabusé d'un commissariat de Boulogne-sur-Mer, esclave des incohérences du système judiciaire, et qui trouve auprès d'Ariane, une prostituée, la seule oreille attentive à ses tourments. Parallèlement, une jeune fille de seize ans se livre à nous par le truchement de son journal intime, dans lequel elle décrit les atrocités que lui inflige son père. Ailleurs, Jean, éducateur, s'efforce à donner une image lisse, afin de dissimuler ses penchants pervers. Subtil mélange d'actions passées et présentes, Le Puits de la perversion nous présente trois histoires qui vont finir par s'imbriquer et révéler un monde d'horreur. Âmes sensibles s'abstenir. On notera toutefois l'introduction par l'auteur de passages mystiques, comme s'il avait eu besoin d'apporter une dose d'espoir et de prendre un peu de hauteur par rapport à toute cette violence.
Citation
[...] je demeure couchée dans les draps tachés, le corps en chien de fusil, ma peau imprégnée de sa sueur acide, ma vulve vaincue et résignée bavant son sperme incestueux.

