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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

Allez donc faire ça plus loin

Assassinat MAJ jeudi 30 décembre 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition



Prix: 5,9 €

San-Antonio
François Boucq (illustrateur de couverture)
Paris : Fleuve noir, août 2010
284 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-265-08932-7
Coll. "San-Antonio", 157

Pas crépusculaire, mais presque

Alors qu'il dîne peinard avec Félicie – sa brave femme de mère – au restaurant, San-Antonio est appelé au téléphone. Au bout du fil, un mystérieux correspondant, affolé, qui l'implore de venir à son secours, acculé par de mystérieux assaillants. Et l'homme de raccrocher aussi sec. San-A, à force de persévérance, identifie l'origine de l'appel. Ce dernier a été passé de l'immeuble en face du restaurant, d'un appartement dans lequel il trouve le cadavre d'un tueur à gages, gisant à côté d'un mystérieux fusil. Les questions fusent alors : qui était visé ? Comment le tueur savait-il que San-A serait présent au restau ? Pourquoi ne s'est-il pas servi de son arme contre ses agresseurs ? Quelle est la particularité de cet étrange fusil ?
On s'en doute, avec de telles énigmes, on a affaire à un San-A catégorie espionnage Austin Powers : intrigue farfelue, rebondissements et fausses pistes dont on se demande (lecteur comme auteur) comment elles vont se relier, dénouement ouvertement à la mie de pain... Le contrat de lecture est clair dès le départ, pas de surprises, ni bonnes ni mauvaises.
L'un des intérêts de ce titre réside dans le traitement problématique des personnages par leur auteur. Depuis plusieurs années déjà, Dard tente d'introduire – en vain – de nouveaux protagonistes dont la durée de vie n'excède pas les trois ou quatre titres. Comme s'il en avait marre de ses personnages habituels, dont le traitement routinier le fatiguerait et qu'il voulait se renouveler. D'ailleurs, dans la première moitié de ce roman, seul Jérémie Blanc accompagne San-A, puis d'un coup, sans explication, exit le Sénégalais et retour de Bérurier et de Pinaud, les valeurs sûres.
Dard a donc créé dans cette aventure un personnage féminin très intéressant, Marie-Laure, charmante journaliste opiniâtre et séduisante. Il s'instaure entre cette très jeune femme et un San-Antonio vieillissant une relation presque amoureuse, au-delà de la simple aventure sexuelle. Marie-Laure renvoie à San-A sa suffisance de mâle tombeur, et le commissaire s'incline devant la jeunesse souveraine de la journaliste. Et l'on se demande, à l'instar de Béru, si Marie-Laure n'est pas sur le point de supplanter Marie-Marie. Et puis patatras, Dard casse le mythe, détruit son jouet, l'avilit même, comme si la pureté était impossible en ce monde de vicissitude et de sentiments tronqués. On ne peut que renvoyer à la lecture de Ces dames du Palais Rizzi, écrit presque simultanément, pour saisir à quel point cette thématique de la quête inaccessible de l'amour absolu est un aspect majeur de l'œuvre de Frédéric Dard.

Citation

Il me semble qu'un lance-flammes balaie ma poitrine. Immense désilluse. Pauvre con d'Antoine qui voudrait que toutes les gonzesses de la terre n'appartiennent qu'à lui ! Il y a des moments où il se croit le seul détenteur de sperme de la planète.

Rédacteur: Maxime Gillio mercredi 29 décembre 2010
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