Griffu

Vous étiez dans une situation de grande vulnérabilité au Sarek, à peu de chose près entièrement abandonnée à son bon vouloir. On peut comparer cela à une situation de prise d'otages : vous dépendiez d'une personne pour survivre. Et dès lors, il est tout à fait normal, d'un point de vue psychologique, de se plier à la façon dont cette personne voit et décrit les choses. Ce n'est pas forcément conscient.
Ulf Kvensler - Sarek
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

mardi 23 avril

Contenu

Bande dessinée - Noir

Griffu

Hard boiled MAJ dimanche 02 janvier 2011

Note accordée au livre: 6 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 13 €

Jean-Patrick Manchette (scénario), Jacques Tardi (dessin)
Paris : Casterman, novembre 2010
56 p. ; illustrations en noir & blanc ; 31 x 24 cm
ISBN 978-2-203-03046-6

Un avant-goût de Burma à la sauce Manchette

Casterman réédite cette bande dessinée de 1977 réalisée par un tandem de chic et de choc : Jacques Tardi et Jean-Patrick Manchette. Le trait aiguisé du dessinateur mis au service de la plume décharnée de l'auteur. Ou réciproquement. Dans la lignée du néo-polar et dans l'esprit burmien, Griffu est un conseiller juridique, détective privé sans le sou à ses heures perdues. Il accepte d'aider une journaliste en herbe à récupérer des dossiers qui intéressent également des politiciens véreux, des flics ripoux et des malfrats évidemment malhonnêtes. Ces dossiers, comme la fille disparaissent dans la nature, et qui, hormis Griffu l'a dans le baba ? Mais essayez donc de le faire comprendre à cette horde sauvage qu'il a au cul ! Griffu prend des coups, et des sévères, et même s'il y a le sacro-saint repos du guerrier avec la femme fatale par excellence, ça n'empêche pas que lorsqu'on en veut à votre vie, il faut la défendre. Donc, retrouver la donzelle scribouillarde et les dossiers évaporés.
Griffu se promène tel le capitaine Haddock, un sparadrap sur le front. Il annonce l'arrivée imminente de Nestor Burma. La violence scénaristique proposée par Manchette est parfaitement mise en dessin par un Tardi qui multiplie les Bing et les Bang, les courses-poursuites dans la nuit noire où l'ombre des flingues s'étend sur les murs tagués. Les portes n'ont des serrures que pour la frime. L'intrusion permanente même lors d'ébats salvateurs ajoute à cette tension et au danger qui guette un Griffu, qui tarde à les sortir, ses griffes, mais qui quand il le faut sait apprivoiser la violence et mieux la retourner. Et tout ça finit comme dans un film de Tarantino à l'heure du noir et blanc dans un bain de sang d'où nul ne réchappe. Saloperie de vie semble s'époumoner un Griffu moribond. Et la morale dans tout ça ? Aller donc demander à Manchette ! Pendant ce temps, une seule question : mais comment fait-il donc, Tardi, pour nous balancer toutes ces couleurs dans la gueule alors que ses dessins sont en noir et blanc ? Une bande dessinée qu'on ne se lasse pas de lire et relire...

Citation

La serrure n'aurait pas arrêté un manchot de trois ans. J'ai tout de suite vu les dossiers... Je les lui ai passés, parce que je ne pouvais pas remonter seulement avec les dents... Et puis le prévisible s'est produit.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 31 décembre 2010
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page