Du bois pour les cercueils

Dans son monde de soldat de métier, tout individu qui refuse une promotion ne peut être que suspect. Il est en contradiction avec l'esprit qui anime les vétérans de l'Empire : monter en grade et en honneurs, depuis le rang de simple soldat jusqu'à ce que l'on soit en mesure... de piller les terres, les villages et les villes placés sous son commandement et d'envoyer le butin chez soi, en France.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Du bois pour les cercueils

Huis-clos - Assassinat MAJ vendredi 28 janvier 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 8,9 €

Claude Ragon
Paris : Fayard, novembre 2010
368 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-213-65470-6

La presse mortelle...

Le lieutenant Quentin Bruchet est heureux. Il accède à la mythique PJ, affecté au détachement de Besançon. Mais son enthousiasme est vite refroidi. Lui qui rêve d'être sur le terrain, s'occupe depuis trois mois de travaux administratifs. Aussi, quand le commissaire Gradenne le convoque et lui demander de l'accompagner pour un complément de recherche, il accepte immédiatement, même s'il doit aller au cœur du Jura où règnent les forêts et le froid d'un mois de janvier. Une lettre anonyme a attiré l'attention du procureur qui souhaite un approfondissement de l'enquête menée par les gendarmes. Ceux-ci, compte-tenu des circonstances, ont conclu à un accident. Il s'agit du décès de Bernard Verdoux, le directeur d'une usine produisant des panneaux de particules, retrouvé écrasé par une presse dans le local servant aux essais. Celui-ci était verrouillé de l'intérieur. Le contremaitre, accompagné du chef d'équipe et d'ouvriers ont dû casser une fenêtre pour entrer. En arrivant sur les lieux, les deux policiers mènent leurs recherches en s'appuyant sur l'enquête des gendarmes. Mais Gradenne prend froid et doit rester dans sa chambre d'hôtel. Quentin se retrouve seul pour mener des investigations. Il constate, en parlant avec Robert Chatel, l'ingénieur de production qui assure la direction par intérim, avec les contremaitres, les chefs d'équipe, que Verdoux n'était pas apprécié. Ancien militaire, il avait du mal à tourner la page. De plus, Quentin, trouve étrange qu'un directeur fasse des essais en pleine nuit, alors que ce n'est pas son rôle. L'adjudant de gendarmerie lui fait part de son malaise quand il a annoncé la triste nouvelle à Mme Verdoux. Il a le sentiment que celle-ci s'y attendait. Quentin butte aussi sur le fait que personne n'a pu sortir de la salle...

Claude Ragon, déjà auteur de L'Assassin n'aimait pas les livres (Atelier de presse, 2007), obtient le Prix du Quai des Orfèvres 2011 avec Du bois pour les cercueils. Ce prix est décerné par un jury, présidé du Directeur de la Police Judiciaire, au meilleur manuscrit inédit d'un auteur de langue française.
L'auteur propose un crime en chambre close d'une facture nouvelle, intégrant dans l'intrigue, le monde de l'entreprise et des processus de production. Il a ajouté, pour corser son histoire un brin de mystère quant à des activités antérieures de certains protagonistes, des actes répréhensibles aux yeux de l'humanisme. L'auteur a travaillé dans le secteur professionnel qui sert de cadre à son récit. Cette expérience et cette connaissance donnent une authenticité à ses descriptions et à ses personnages. Il élabore une galerie de protagonistes secondaires très convaincante.
Claude Ragon met en scène une enquête menée de façon traditionnelle, avec un héros qui s'inscrit dans la lignée des grands policiers d'investigation, dans la tradition du roman policier classique. Cependant, l'intrigue présente quelques arguments peu convaincants et devient assez vite transparente. Si les dialogues avec ceux du monde de l'entreprise sonnent juste, d'autres donnent un sentiment de platitude comme, par exemple, ceux avec le commissaire.
On ne peut pas, toutefois, accuser Claude Ragon de faire du prosélytisme pour les zones montagneuses du Jura. Il présente celles-ci comme très isolées, voire "perdues" et insiste tant et plus sur le froid qui y règne, revenant régulièrement sur le sujet.
Du sang pour les cercueils, est un compagnon idéal pour un voyage, car il se lit avec facilité mais avec un certain intérêt.

Citation

- À quel titre Verdoux pouvait-il venir ici faire des essais, alors que c'est votre travail ? demanda Quentin.
- Était-il compétent ?
- Absolument pas. Il pillait honteusement mon travail et profitait toujours de mes absences pour...

Rédacteur: Serge Perraud lundi 24 janvier 2011
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