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Les Arnaqueurs aussi
Poche
Réédition
Tout public
446 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-0882-5
Coll. "Roman noir"
Langue verte et noirs desseins
Idéalement situé sur la Côté d'Azur, à proximité de Cannes, entre Miami et Gstaad, le Marina Privilège est un hôtel de luxe, réservé à une clientèle choisie, un havre de paix face à la mer Méditerranée, à l'écart du monde, offrant un paysage unique - un cadre privilégié dans lequel vous pourrez vous retirer. Piscine, parc paysager, salle de sport, bar et restaurant privés dont la cuisine raffinée ravira vos papilles : tout y est étudié pour votre plaisir.
Dès votre arrivée, Castric, le directeur de ce palace, vous accueillera et vous prodiguera les meilleures attentions, en particulier si vous payez cash. Castric adore le bruit des billets. Durant votre séjour au Marina Privilège, vous croiserez Jorge et Tortue, en cheville pour le coup sûr qui va rapporter un max, Mario, un Arabe que tout le monde appelle Mario parce qu'il est bien habillé, Corinne son associée, culturiste et femme à poigne, le baron de Queréon, un aristo trop poli pour être honnête, Monica, une riche veuve à consoler, quelques mafieux ukrainiens, une rock star irlandaise, un ancien flic chargé de la sécurité de l'hôtel, un marchand d'armes libanais… Toute une galerie de personnages hauts en couleur, tour à tour détestables, méprisables et pourtant si attachants.
Il ne s'agit pas tellement, dans ce roman, de savoir qui arnaque qui, ni d'admirer l'inventivité d'un stratagème comme dans L'Arnaque ou dans la série des Ocean's - les procédés mis en œuvre ici seraient plutôt pathétiques - mais davantage de savoir lequel parmi tous ces artistes de l'entourloupe - à la petite semaine certes, voire de seconde zone - parviendra à tirer son épingle du jeu.
Si, exposée ainsi, l'histoire peut sembler de facture assez classique, rappelant à la fois les films noirs des années cinquante et les comédies postérieures dialoguées par Audiard, le roman de Laurent Chalumeau relève pourtant de la prouesse technique. Écrit à la troisième personne, le récit se déroule à travers le regard des personnages qui tour à tour donnent le point de vue au narrateur. Et chaque fois, la langue diffère en fonction du personnage qui permet cette ouverture sur l'histoire. Il en résulte un récit choral savoureux, dont les dialogues sont posés avec justesse, Laurent Chalumeau n'hésitant pas à prendre des libertés avec la grammaire comme le faisait son modèle Elmore Leonard.
Voilà un roman dont la lecture ne vous fera prendre que le risque du plaisir et de quelques éclats de rire. Pas d'arnaque de ce côté-là…
On en parle : La Vache qui lit n°99
Citation
- Comment c'est déjà votre nom vous avez dit ?
- Adrien Laouhénan, baron de Queréon.
- C'est une contrepèterie ?