La Valse des gueules cassées

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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

La Valse des gueules cassées

Historique - Énigme MAJ mercredi 16 mars 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,4 €

Guillaume Prévost
Paris : 10-18, mars 2011
288 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-05271-1
Coll. "Grands détectives", 4423

Un nouveau venu parmi les enquêteurs !

François-Claudius Simon, jeune inspecteur fraichement émoulu de l'école des services actifs de la Préfecture rejoint la police judiciaire au 36 quai des Orfèvres. Il intègre la Brigade criminelle dirigée par l'Inspecteur principal Robineau. Ce dernier est le modèle du policier de terrain, presque une légende, opiniâtre et imaginatif, mêlé depuis quinze ans aux plus grandes affaires criminelles. Comme François, il a été blessé à la guerre. À peine arrivé, Robineau l'emmène vers la gare Montparnasse où deux coups de feu ont été entendus. Après quelques recherches, ils découvrent, dans un atelier en partie détruit par un bombardement, un cadavre dont le bas du visage n'est qu'une plaie. Cet homme creusait pour rejoindre les catacombes. Il n'a aucun papier sur lui sauf une facture d'une quincaillerie. Dans le magasin, François ne recueille qu'un nom imprécis. Rentré à la Brigade, il décide d'aller consulter les archives de l'Identité judiciaire. Pendant sa recherche, il est interpellé par un ancien camarade d'orphelinat. Ils fêtent leurs retrouvailles et le lendemain, avec une belle "gueule de bois", François arrive en retard. Robineau est déjà parti, de fort méchante humeur. Le jeune inspecteur est emmené par un collègue pour un cambriolage. Sur place, plutôt que laisser accuser le gardien de la villa, un ancien soldat, François fouille et découvre... un trou dans le mur de la cave. Celui-ci communique avec un réseau de couloirs. Après quelques minutes de marche, une bagarre, car les uns et les autres pensaient avoir affaire aux bandits, les deux inspecteurs retrouvent un collègue qui enquête depuis la gare Montparnasse. Mais un nouveau meurtre, dans un logement meublé, mobilise le jeune inspecteur. Le cadavre a le visage détruit...

La Valse des gueules cassées est la quatrième incursion de Guillaume Prévost dans le polar historique. Cette fois, pas d'enquêteur illustre comme Jules Verne, Léonard de Vinci ou Philon d'Alexandrie. Il retient, pour héros, un jeune orphelin blessé à la tête lors de la contre-offensive allemande sur l'Aisne en 1918. Celui-ci souffre de séquelles qu'il a, cependant, cachées soigneusement pour accéder à son poste d'inspecteur. L'auteur prend le parti de relater le début de la vie professionnelle de François, ses premières enquêtes, la confrontation entre les enseignements théoriques de l'école et la réalité du terrain. Guillaume Prévost entraîne son personnage principal dans une série d'enquêtes aux péripéties attractives. Mais le romancier fait de François-Claudius, un être de chair, avec ses doutes, ses échecs, une vie privée (qui va prendre une agréable tournure), avec la recherche de ses racines et les raisons qui ont poussé sa mère à le mettre dans un orphelinat sans vraiment l'abandonner. Guillaume Prévost restitue, avec minutie, les événements de cet après-guerre, les incidences de la fin des combats sur les survivants, les mutilés, la situation politique. L'auteur éclaire, par moult détails, cette période de transition car, si la "boucherie" est terminée, rien ou presque n'est réglé. On retrouve, ainsi, la poursuite d'un combat social mis en sommeil par le conflit. Il intègre, adroitement, à travers les enquêtes et les tribulations de son héros, la concurrence entre deux formes de police, entre deux écoles, l'une basée sur le flair, l'intuition, l'autre sur des méthodes scientifiques. Il évoque aussi l'arrestation de Landru, les débuts de l'enquête, la mort suspecte d'Émile Zola... C'est avec émotion qu'il parle du Val de Grace et de son service des gueules cassées, des traumatismes d'une génération et les séquelles d'un immense gâchis sur les corps et sur les esprits. Avec La Valse des gueules cassées, Guillaume Prévost met en scène un personnage attachant qu'il entoure d'un remarquable groupe de personnages et brosse une pertinente évocation de cette époque avec une intrigue aux multiples pistes, adroitement menées jusqu'à un final remarquable.

Citation

Bref, je me suis trouvé rallongé d'une pince à sucre de trente centimètres... Si j'ose dire, j'ai jamais été manchot de mes deux mains, j'ai décroché la timbale. Et me voilà avec ma pogne de fer au milieu d'étagères bourrées d'empreintes digitales...

Rédacteur: Serge Perraud lundi 07 mars 2011
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