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Les Anonymes
Grand format
Inédit
Tout public
Charles Borg (lecteur)
Traduit de l'anglais par Clément Baude
Paris : Audiolib, janvier 2011
2
ISBN 978-2-35641-270-6
La conjuration des anonymes
Le 11 novembre. Une journée froide et désagréable. L'inspecteur Robert Miller se rappelle qu'il avait presque voulu prendre la fuite. Chercher un autre boulot. Mais il y a ces meurtres. Quatre. Aux modes opératoires identiques. Le grand barnum de la scène de crime, cette femme tabassée à mort dans sa chambre, Catherine Sheridan. Dont Miller découvre bientôt qu'elle n'existe pas. Elle vivait sous une identité fabriquée. Par qui ? Pourquoi ? Un personnage. De fiction. Ce qu'elle est, littéralement. Littéralité à laquelle se heurte l'inspecteur Miller, entraînant dans cet abîme le lecteur. Dupe à son tour d'une conspiration que nul ne sait nommer. Vertige. Une vraie mise en abîme – pour le coup, l'expression n'est pas frelatée. Alors il y a bien certes l'arrière-plan historique, les conspirations de l'inquiétant système politique américain dans un siècle désabusé. Mais le portrait de cette CIA machiavélique n'est pas nouveau. Les maîtres ont fait mieux (je songe ici à Norman Mailer dans Harlot et son fantôme). Non : si Les Anonymes emportent l'adhésion, c'est par cette construction inquiétante, opaque, dans laquelle sont jetés aussi bien le lecteur que le personnage principal, rendue plus inquiétante encore par la voix narrative qui bientôt, à la première personne, va se substituer à celle qui les accompagnait jusque là. Pour congédier tout le monde, lecteur, personnages, à n'être que les fantômes d'une société qui voue les êtres réels à le devenir. Et c'est bien là que l'Histoire rejoint la fiction. Victimes, nous aussi, d'un complot ourdi on ne sait où. Une conjuration que la version lue renforce par une mise en scène soignée, dès le prologue : la voix, douce, délicate, murmurant presque, confidente, vient insensiblement à sonner faux. Un rien de familiarité la traverse. Le jeu de dupe est installé, parfaitement maîtrisé par Charles Borg, qui peu à peu vous emporte dans une écoute alarmée.
NdR - 2 CD - MP3, durée d'écoute : 21 heures.
Citation
Je m'appelle Catherine. J'ai 49 ans. Et ça y est. Et maintenant je dois mourir.