Flic de quartier

Cela faisait trois mois qu'il suivait avec attention les gros titres de Cleveland, et il ne pouvait s'empêcher de se demander comment ce meurtre serait traité par la presse de L.A. Peut-être qu'il commencerait enfin à avoir la reconnaissance qu'il méritait. Et un surnom digne de lui.
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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Noir

Flic de quartier

Ethnologique - Social - Faits divers MAJ vendredi 22 avril 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9,8 €

Yves Patrick Delachaux
Carouge : Zoé, janvier 2006
250 p. ; 16 x 10 cm
ISBN 978-2-88182-543-5
Coll. "Zoé poche"

Quelques jours dans la peau d'un flic de quartier...

La nuit, les rues, les chairs dans le giron des ténèbres urbaines. Le clan des obscurs, des paumés, des exclus. Les gens se cognent, il les sépare. Les mêmes s'étripent, il les sépare encore. Ils s'éventrent, il les sépare toujours, les mains trempées de la poisse du sang coagulé. Flic de quartier, maquereau, confident. Il protège, surveille, encaisse. Tous paumés, dans les limbes d'un monde qui ne sera jamais meilleur. Le grand bordel en somme, le désarroi des vies, mensonges, manipulations. Flic de quartier, c'est entrer dans l'intimité des familles, des couples, relever des hommes en slip, des femmes en pleurs, nuisette bon marché, les jambes grêles, un couteau de cuisine à la main. C'est affronter la peur, les larmes, les confidences tardives. L'un s'épanche, l'autre rue, vomit sur lui, pisse sur lui. Dans le grand barnum des cris, le quotidien d'un flic scrutant la ville, décharnée. Une vision douloureuse, tout de même, humaine, forcément, à coudoyer pareille misère, si constante, partout étalée sans vergogne dans l'immense vacuité des villes contemporaines. Superbe récit écrit à la seconde personne, volontiers poétique, interpellant le lecteur pour le faire entrer dans cette nuit affolée des villes compromises, toutes, à leur propre chevet. Superbe récit paré de sa matière fétide, la ville crue, livrée sans aménité. Et son prolongement, le commissariat, au fond la rue, encore, le même mobilier humain, le même désarroi, l'épreuve, continuelle. Le foutoir partout, bric-à-brac à la con surchargé de rapports en souffrance, montagne de paperasses entre deux poursuites en flag, l'urgence, toujours, jusqu'à ce que s'achève sa longue nuit de service. Superbe témoignage dans lequel on sent passer toute l'émotion, la rage, la colère d'un flic sur le départ, nous confiant cette matière revêche : le grand présent de la misère du monde. Une belle réussite, assurément, que ce récit rythmé au gré des services, jour/nuit, sans l'espoir d'aucune rédemption.

Citation

Les filles publiques ne sont jamais caressées, elles sont prises, pénétrées, violées.

Rédacteur: Joël Jégouzo jeudi 31 mars 2011
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